Les scandales de corruption se poursuivent en Algérie. Chaque jour qui passe apporte son lot de scandales et d’affaires scabreuses. Et cette fois-ci, c’est la Cour Suprême qui vient d’être ébranlée par une affaire de corruption laquelle fait d’ores et déjà couler beaucoup d’encre. En effet, à Annaba, à l’est du pays, un conseiller à la Cour Suprême et son épouse, une gérante d’un salon de coiffure, ont été arrêtés mercredi dernier par les services de la Gendarmerie Nationale en flagrant délit de perception d’un pot-de-vin d’un montant de 6 millions DA, à savoir 600 millions de centimes.
Selon des sources proches de la brigade de recherche et d’investigation du groupement de la gendarmerie nationale de la ville d’Annaba, avec ce pot-de-vin, ce conseiller à la Suprême s’apprêtait à intervenir en faveur d’un trafiquant de drogue notoire arrêté récemment par les services de sécurité en possession de plusieurs kilogrammes de kif traités, a-t-on appris de la part de notre confrère et partenaire le quotidien régional « Le Provincial ». Ce trafiquant allait être blanchi de tout soupçon à la suite du versement de ce bakchich. Par ailleurs, ce conseiller véreux n’en est pas à son coup d’essai puisque lui et son épouse ont constitué un vaste réseau de corruption dont le point de chute n’est autre que le Salon de coiffure dont la gérante est connue sur la place publique locale de Annaba.
Effectivement, les femmes dont les proches sont appelés à comparaître à la barre des accusés et qui risquent de lourdes peines de prison se rendent toutes dans ce salon de coiffure pour négocier les commissions qu’il faut verser afin d’épargner à leurs époux, frères ou proches la condamnation à la prison. D’après nos sources, il arrive même que les gros bonnets d’Annaba, ou ceux qui sont originaires des autres régions de l’est du pays, rôdent autour de ce salon de coiffure pour s’offrir les services d’un « bras longs » qui peut les secourir lorsqu’ils sont confrontés à des soucis judiciaires. Placés sous surveillance depuis plusieurs semaines, les enquêteurs de la Gendarmerie Nationale ont fini par mettre en place une « souricière » à la fameuse place Alexis Lambert de Annaba, réputée pour être le carrefour préféré des affairistes, des corrompus et des corrupteurs. C’est là où le quatuor, le conseiller juridique, son épouse, la coiffeuse et la parfumeuse avaient perçu les 6 millions DA avant d’être surpris en flagrant délit par les gendarmes.