La crise en Libye s’aggrave d’heure en heure. Et tout indique que l’Algérie est de plus en plus prise pour cible à cause de certains amalgames propagés par les milices libyennes, impliquées dans une lutte tribale et idéologique des plus dangereuses dans toute l’histoire du Maghreb.
Ainsi, dans une vidéo diffusée par la chaîne d’information panarabe Al-Arabiya, un haut gradé libyen, le colonel Wanis Boukhamada, un proche du général dissident Khalifa Haftar qui a lancé vendredi dernier une offensive contre les milices islamistes de Benghazi, a reconnu publiquement que « nous faisons la guerre aux Algériens, tunisiens, maliens et afghans » et non pas « aux vrais révolutionnaires libyens qui sont nos enfants », a-t-il dit sur un ton guerrier et menaçant. Le colonel Wanis Boukhamada affirme donc que les objectifs de l’opération « Dignité », lancée par plusieurs brigades de la police et de l’armée libyenne alliées du général Haftar, sont d’abord de « purifier » la Libye de ces combattants étrangers qui serait du côté des milices islamistes notamment Ansar Asharia.
Ce colonel n’établit pas une relation directe entre les autorités algériennes et ses combattants algériens qu’ils qualifient volontiers de « terroristes ». Mais ces déclarations hostiles ont de quoi jeter le trouble car il ne précise nullement que ses combattants ne représentent pas la position officielle de l’Algérie. Cet appel à la guerre intervient, de surcroît, quelques jours après la tentative d’enlèvement de l’ambassadeur algérien à Tripoli. Depuis cet incident, l’Algérie a rapatrié son personnel diplomatique et les travailleurs de Sonatrach en Libye. C’est dire donc que des informations fondées indiquent les Algériens ne sont plus les bienvenus en Libye. Pis encore, ils représentent une cible privilégiée pour les belligérants libyens.