Actualisé à 20 H 00 : Le ministère des Affaires étrangères algériens a confirmé « l’incident survenu samedi 17 octobre à l’aéroport d’Orly de Paris au cours duquel monsieur Grine a fait l’objet d’une fouille en dépit de son statut de membre du gouvernement, détenteur de surcroît d’un passeport diplomatique », indique-t-il dans un communiqué rendu public où la diplomatie algérienne explique « Le directeur général du protocole a signifié à son interlocuteur français le caractère inacceptable du traitement réservé à un ministre de la République ». « De même qu’il lui a rappelé le fait que cet épisode malencontreux n’est pas le premier du genre puisque deux cas similaires ont été enregistrés par le passé. Il a été aussi fait part au diplomate français de la réprobation des autorités algériennes de toutes attitudes contraires aux usages diplomatiques qui sont en inadéquation flagrante avec la qualité des relations entre l’Algérie et la France et l’ambition partagée par les deux pays de le hisser au niveau du partenariat d’exception », ajoute enfin le ministère des Affaires Etrangères algérien.
Cette affaire provoque un véritable tollé en Algérie ces dernières 24 heures. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, aurait été humilié par les policiers français lors de son arrivée sur le sol français à l’aéroport d’Orly à Paris.
Plusieurs sources médiatiques et officieuses ont diffusé cette information qui alimente depuis samedi une vive polémique. Le ministre algérien aurait été malmené lorsqu’il avait été fouillé par des policiers français. Ces derniers n’ont pas pris en compte son rang de ministre. Aucun traitement de faveur n’a été accordé par ces policiers français à un haut commis de l’Etat algérien détenteur d’un passeport diplomatique. Mais, pour l’heure, cet incident n’a été confirmé par aucune instance officielle. Ni l’ambassade de France à Alger n’a daigné réagir pour expliquer ce qui s’est passé réellement à l’aéroport de Paris, ni le ministère des Affaires Etrangères algérien qui n’a rendu public aucun communiqué pour dénoncer une quelconque « humiliation ». Et pourtant, plusieurs sources officieuses ont rapporté ce dimanche matin que l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a été convoqué par la diplomatie algérienne.
Les autorités algériennes et françaises cherchent-elles à étouffer cet incident en le faisant passer sous silence ? Probable. Mais comment un ministre algérien s’est retrouvé dans une telle posture alors que des simples voyageurs algériens en partance pour Paris ne sont pas fouillés ? Plusieurs sources qui travaillent régulièrement avec les autorités des deux pays dans le cadre de la coopération franco-algérienne doutent du scénario de cet incident. Certains connaisseurs des dossiers franco-algériens pensent que certains lobbies en France ont lancé une provocation à l’encontre de l’Algérie pour saboter le rapprochement de François Hollande avec les autorités algériennes. Une thèse qui mériterait davantage d’investigation. En attendant, le flou demeure entier en ce qui concerne les circonstances de cette « humiliation » subie par Hamid Grine à l’aéroport d’Orly.