Les relations algéro-marocaines sortent souvent du domaine du rationnel pour entrer dans une phase de subjectivité qui nuit aux deux pays. Une nouvelle affaire, aux allures judiciaires et politiques à la fois, vient de créer une nouvelle polémique entre Alger et Rabat.
Un jeune sportif algérien, Islam Khoauled, âgé de 14 ans vient de susciter la polémique. Il a été emprisonné et sera poursuivi en justice par les autorités marocaines qui l’ont accusé d’avoir commis un viol sur mineur. En Algérie, à défaut d’une véritable prise en charge du problème par les autorités, ce sont les médias qui se sont saisis de l’affaire. Des quotidiens nationaux, notamment arabophones, se saisissent de ce dossier et tentent de politiser une affaire dont les contours ne sont pas encore déterminés avec précision.
Dans son édition de ce matin de 5 mars, par exemple, le quotidien arabophone El-Khabar a tenté d’interpeller les autorités et la classe politique. Si les partis de l’opposition, notamment ceux du courant islamiste, demandent l’intervention de l’Etat qui doit « extraire l’affaire de son contexte juridique » pour aller sur le terrain politique, les autorités, elles, se montrent prudentes. «Nous sommes en train de suivre l’affaire », répondent à l’unisson le Premier ministre, le secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger ainsi que Belkacem Mellah, secrétaire national à la Jeunesse.
Du coté marocain, motus, bouche cousue. Il n’y a aucune réaction officielle. A Rabat, on préfère gérer le problème de manière « juridique ». Or, des affaires de ce genre sont légion dans un pays où le tourisme sexuel est un fléau largement répandu.
E. W.