L’ancien chef terroriste, Madani Mezrag, n’a pas été autorisé à tenir son Université d’Été dans la wilaya de Mostaganem. C’est le ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, qui le dit haut et fort. « Au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, aucune demande d’autorisation n’a été déposée et il n’y a pas eu d’autorisation », a expliqué, samedi après-midi, Nouredine Bedoui lors d’un point de presse au terme de la réunion gouvernement-walis.
Ceci dit, le même ministre n’a pas exprimé une opposition claire à l’annonce de Madani Mezrag faisant état de son intention de créer un nouveau parti politique. Nouredine Bedoui s’est juste contenté de rappeler qu' »il y a des lois à appliquer » lorsqu’on veut créer un parti politique en Algérie. « Notre ministère n’a été destinataire d’aucune demande et si tel est le cas, nous répondrons par les voies légales et conformément aux textes de loi », a affirmé encore Nouredine Bedoui.
La réponse du ministre de l’Intérieur aux ambitions affichées par l’ancien chef de l’Armée Islamique du Salut (AIS) demeure très floue, alors que la réaction de l’Etat est attendue de pied ferme par les Algériens. Nouredine Bedoui n’a même pas daigné rappeler que la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, stipule clairement que les « personnes impliquées dans la tragédie nationale sont interdites de toute activité politique ». Décidément, le ministre de l’Intérieur a voulu ménager la susceptibilité des partisans de Madani Mezrag. Serait-ce en vue de l’instrumentaliser le cas échéant pour les besoins de survie du régime?