Éclipsée pendant les années 90, la gauche algérienne veut refaire surface. Les partis travaillistes, communistes et même certains trotskystes veulent réinvestir le terrain politique.
L’idée n’est pas nouvelle. Mais Mahmoud Rachidi, secrétaire général du Parti socialiste des Travailleurs a été plus explicite. Il a abordé, lors d’une interview accordée vendredi à l’édition du Week-end d’El Watan la possibilité de s’allier avec des partis politiques, syndicats et autres forces pour sortir avec un consensus autour d’une personnalité de gauche capable de porter les idées de ce courant.
«La concertation se poursuit avec des syndicalistes et des militants qui se reconnaissent » de cette mouvance politique, a expliqué un militant du PST. Ce dernier estime qu’un minimum est « possible ». « Le candidat ne sera pas forcément issu de nos rangs », a-t-il poursuivi. En dehors de Louisa Hanoune, qui a depuis longtemps refusé d’être taxée de trotskyste, aucun autre leader de la gauche n’a réussi à se présenter à l’élection présidentielle. La pasionaria du parti des Travailleurs est donc la seule responsable politique à se porter candidate à toute élection qui se présente devant elle. Elle est députée d’Alger pour la quatrième fois consécutive et s’est présentée, à deux reprises, à des élections présidentielles. Ses scores sont mitigés.
Pour les deux autres partis de la gauche, à savoir le MDS et le PST, leur participation est limitée jusque-là. Le Parti socialiste des travailleurs, pourtant très présent dans les milieux syndicaux et estudiantins, ne comptent que quelques élus locaux. Le Mouvement démocratique et social a glané, grâce à une de ses ailes, un siège de député lors des dernières élections législatives.
Malgré cette situation, cette mouvance, en déclin même en Europe où elle a des traditions, se divise. Le MDS est fractionné en plusieurs groupes malgré la récente tenue d’un Congrès, tandis que l’ancien secrétaire général du PST est sur le point de lancer un nouveau parti politique. Les Présidentielles de 2014 seront-elles une occasion pour la renaissance de la gauche algérienne ? L’avenir nous le dira…
Essaïd Wakli