L’ancien numéro 2 du FIS aujourd’hui dissout, Ali Benhadj, récidive. Au cours d’un discours prononcé dans une des mosquée d’Alger où il a l’habitude d’officier, le leader salafiste s’en prend aux laïcs et justifie le terrorisme des années 1990.
Dans une vidéo postée par ses partisans sur Internet, Ali Banhadj qualifie les terroristes de « frères » qui ont « été poussés » à prendre les armes pour « lutter contre l’injustice ». Citant l’exemple d’un terroriste récemment arrêté par l’armée, Ali Banhadj fustige les « laïcs » qui ont demandé son emprisonnement. « Pourquoi ces laïcs n’ont-ils pas soutenu ce frère lorsqu’il a pris les armes », s’est-il interrogé. Il s’est alors livré à une diatribe contre les laïcs qu’il accuse de terrorisme « par leur plumes et leurs paroles ». Mais il rend hommage à Ali-Yahia Abdenour qui « tout en étant pour la séparation de la religion de l’Etat, nous a défendus », dit-il. «Une catégorie de laïcs nous accusent de terrorisme. Eux, ils disent qu’ils ne font qu’écrire et parler. Or, ils ont encouragé l’armée à tuer nos militants et à emprisonner les islamistes », dit-il.
Pour justifier les actes de son parti, Ali Benhadj, qui, pour rebondir sur le sujet, profite d’une sortie médiatique de Ali Haroun qui s’est exprimé sur l’assassinat de Mohamed Boudiaf, indique que le FIS « n’est pas le premier parti à avoir pris les armes ». « Aït-Ahmed, Boudiaf et Chaabani avaient pris les armes avant nous. Ils avaient fait cela parce que le pouvoir ne veut pas dialoguer », dit-il.
C’est la première fois que Ali Benhadj assume publiquement le recours de son parti aux armes. Depuis sa sortie de prison, il y a une dizaine d’années, il ne fait que s’attaquer au pouvoir.
Essaïd Wakli