Les biens immobiliers des autorités algériennes à l’étranger continuent de susciter une vive polémique. Cette fois-ci, des militants algériens se sont rassemblés à Genève devant le luxueux château acquis par le gouvernement algérien dans des conditions très peu transparentes en 2008.
L’infatigable Rachid Nekkaz et de quelques autres activistes algériens ont récidivé ce jeudi en organisant un rassemblement devant ce château genevois. Malgré le nombre restreint des manifestants ayant fait le déplacement, les protestataires ont, tout de même, réussi à franchir le portail d’entrée avec le consentement de l’ambassadeur d’Algérie.
« Ce château a coûté 900 milliards de centimes. De quoi construire 10 000 habitations pour les Algériens. Comment l’État s’est-il permis de faire une telle acquisition ? », a lancé Rachid Nekkaz à l’ambassadeur algérien lequel a renvoyé les manifestants vers celui qui l’a acheté car « il est plus à même de répondre à cette question ».
Plusieurs zones d’ombres entourent l’acquisition de cette luxueuse demeure dont le raffinement éclipse celui du Palais d’El-Mouradia, siège de la Présidence de la République. « Ce château, acquis en 2008, a-t-il servi à abriter des négociations avec Israël ? le ministre des Affaires étrangères de l’époque a-t-il supervisé ces négociations ? Et l’accord final a-t-il été signé par le Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia ? »
Face à ces questions aussi embarrassantes que dangereuses, le chef de la représentation permanente algérienne a préféré botter en touche en assurant qu’il n’était « pas ambassadeur à l’époque ». Après cinq ou six mètres parcourus dans une résidence s’étalant sur 35 ha, Rachid Nekkaz et les autres militants ont été gentiment invités à quitter les lieux. Après avoir mis fin à leur rassemblement, ces manifestants ont promis de nouvelles actions de protestations, dans les mois à venir, devant cette luxueuse et controversée demeure officielle.
Massi M.