Dans les travées du parlement algérien, il arrive quelques fois qu’un député prenne son courage à deux mains et prononce un discours où il dit aux dirigeants algériens leurs quatre vérités.
Ces moments là où la politique prend vraiment un sens sont vraiment rares dans notre assemblée populaire nationale qui nourrit la risée de la rue. Cependant, l’intervention de Chafâa Bouaiche, chef du groupe parlementaire du FFS , lors des débats en plénière à l’APN sur la loi du règlement budgétaire de 2011 mérite notre attention. Contrairement à l’accoutumé, ce député s’est fendu d’un discours critique que n’aurait renié aucun Algérien. Trés inspiré, le député du FFS a dénoncé vigoureusement l’opacité avec laquelle sont gérés les finances du pays. Il est allé jusqu’à interpeller les ministres en poste au gouvernement et qui sont impliqués dans de graves scandales de corruption.
« Votre conscience où est-elle ? », a-t-il lancé à nos ministres dont le bilan de gouvernance frise la catastrophe. « Où est-elle votre conscience lorsque vous gaspillez vos budgets et dilapidez les deniers publics alors que la majorité des Algériens vivent dans le dénuement? », s’est écrié ce député sous les regards ahuris du président de l’APN et les autres députés. « Où est-elle votre conscience lorsqu’un enfant a perdu son oeil à Baraki pendant les manifestations pour le logement alors que vos enfants jouissent du confort à l’étranger? », s’est-il aussi indigné.
Le député Chafâa Bouaiche a insisté aussi sur les violations et carences constatées par la Cour des Comptes concernant la gouvernance des budgets des institutions publiques et ministères de l’Etat. Aucun de nos ministres n’a fourni des justifictions ou présenté des explications aux écarts révélés par ces rapports. Pis encore, nos hauts responsables se comportent comme s’ils ne sont mêmes concernés par l’impératif de rendre des comptes à leurs citoyens. Ces dirigeants là ont-ils alors réellement une conscience ?