Violences et ternsions à Ghardaïa : Un Ramadhan sans pitié et piété dans la vallée du M’zab

Redaction

La situation à Ghardaïa est plus qu’insoutenable. Durant ce mois sacré qui invite les fidèles et les musulmans à la piété, au pardon, à la tolérance et à la prière, la ville se noie une nouvelle fois dans la violence sans aucune pitié. Dans la nuit de jeudi dernier, une bande de criminels cagoulés a semé à nouveau la panique et la terreur dans les quartiers de la Vallée du M’zab en brûlant et saccageant tout ce qui leur tombait sous la main.

Plusieurs sources locales ont rapporté le déclenchement de nouveaux incidents navrants à Ghardaïa où des groupes de criminels, semeurs de zizanie, se sont une nouvelle fois attaqués aux maisons et aux commerces. Ces déplorables événements qui se sont produits dans la nuit du jeudi à vendredi ont provoqué une nouvelle vague de colère et de protestation parmi les citoyens de Ghardaïa qui réclament la justice et le jugement de tous les acteurs responsables de ce drame et à « leur tête le premier ministre Abdelmalek Sellal ».

Dans une lettre adressée par un groupe de citoyens de Ghardaïa au président Abdelaziz Bouteflika, les citoyens de la vallée du M’zab insistent sur l’ouverture d’une enquête pour juger les responsables des événements dramatiques que connaît la ville depuis plus d’une année. Cette lettre a été publiée samedi par le quotidien arabophone El Khabar.

Les citoyens révoltés ont également réclamé « de connaître les responsables qui ont décidé de retirer l’armée comme responsable de la sécurité dans la ville ». Ils ont, par ailleurs, noté « l’urgence de juger les responsables de la sécurité dans la ville et qui ont failli à leur mission durant ces dernières années ».

Il est à signaler que la dernière vague de violences a occasionné une dizaine de blessés, l’arrestation de 8 personnes et la saisie de 7 motos ainsi que des armes blanches. Par ailleurs, plus de 40 maisons ont été brûlées à la place Colonel Lotfi où  plusieurs citoyens ont été contraints de rompre le jeûne sous l’effet du gaz lacrymogène utilisé pour arrêter les affrontements.

Selon une source sécuritaire, les derniers événement sont d’une sévère violence et le pire est à craindre en raison du contexte de tension que vit la ville durant ce mois sacré et sous l’effet de la chaleur caniculaire qui avoisine les 50°.

Aujourd’hui, Ghardaïa brûle sous l’effet de la violence au moment où les communautés arabes et musulmanes se rejettent la responsabilité et dénoncent à la fois le laxisme et la démission des services de l’ordre qui ne sont pas en mesure de garantir la sécurité des citoyens.

Il est à rappeler que la vallée du M’zab connait depuis le 31 décembre 2013 des épisodes de violence qui ont coûté la vie à près de 11 personnes et quelque 70 blessés, et la destruction de plus de 1000 biens privés entre maison et magasin.