Après les associations féministes algériennes, c’est au tour de l’ONG Amnesty International de s’inquiéter du sort de l’avant-projet de loi portant protection des femmes contre les violences.
Dans une pétition adressée au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’organisation de défense des droits de l’Homme appelle les responsables algériens « à prendre toutes les mesures nécessaires pour que le projet de loi sur les violences faites aux femmes, adopté par l’Assemblée populaire nationale en mars 2015, soit adopté dans les plus brefs délais ».
Amnesty international ajoute: « Malgré nos réserves sur la clause qui prévoit l’arrêt des poursuites judiciaires en cas de pardon de la victime, exposant ainsi les femmes à un risque accru de violence et de coercition pour qu’elles retirent leur plainte, ce projet de loi représente une avancée positive pour la protection des femmes et des jeunes filles contre les violences ». La pétition précise, en outre, que « les violences de genre, y compris les violences sexuelles, sont des violations des droits humains touchant à l’intégrité physique et psychique des femmes et des jeunes filles. Le projet de loi sur les violences faites aux femmes, adopté par l’assemblée populaire nationale en mars 2015, n’a toujours pas été adopté par le Conseil de la Nation. Nous vous appelons à prendre toutes les mesures nécessaires pour que ce projet de loi soit adopté dans les plus brefs délais ».
L’amendement du Code pénal, qui prévoit notamment de lourdes punitions contre les actes de violences faites aux femmes. Passée une première fois devant les députés de l’APN, la loi a été bloquée au Conseil de la nation. Les responsables de la chambre haute ont cédé ainsi à la pression des milieux conservateurs. Chose que dénoncent les associations féminines.
Essaïd Wakli