Voici les 10 hommes les plus puissants en Algérie

Redaction

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Ces 10 hommes sont les maîtres de l’Algérie. Ils détiennent le pouvoir et l’influence. Ils occupent des postes stratégiques au sommet de l’Etat algérien. Quelques-uns sont connus et médiatisés. D’autres demeurent des hommes de l’ombre. Mais rien n’étiole pour autant leur pouvoir. Ces 10 hommes ont tous un parcours atypique. Ils ont grimpé les échelons pendant des années pour atteindre le sommet de la pyramide. On dit beaucoup de choses sur eux, mais on en sait très peu sur certains aspects de leurs personnalités. Quelques-uns de ces personnages demeurent inconnus et nous n’arrivons toujours pas à mettre une image sur leurs visages.

Après avoir recoupé de nombreuses sources, consulté de nombreux observateurs proches du sérail, enquêté sur plusieurs informations recueillies lors de nombreuses entrevues avec des hauts commis de l’Etat, des personnalités nationales ou anciens agents du renseignement ou actuels membres des divers organes sécuritaires algériens, Algérie-Focus vous dresse une liste de 10 personnages que l’on présente comme étant les plus puissants en ce moment en Algérie. Ce classement peut ne pas refléter la complexité du régime algérien, mais il peut néanmoins éclairer l’opinion publique sur les rapports de force qui régissent le fonctionnement de l’Etat algérien à quelques mois d’une élection présidentielle. Ces personnages ne sont ni bons ni mauvais, ils sont tout simplement puissants et influents. Loin de tout manichéisme, ce classement vise seulement à informer et ne prétend guère juger.

1-    Abdelaziz Bouteflika :

Malade, âgé, affaibli, transparent, discret, mais toujours puissant. Quoique l’on dise, Bouteflika reste un personnage central du pouvoir algérien. Et il le prouve à maintes reprises. Dès son retour d’un long séjour hospitalier en France, Bouteflika prend des décisions stratégiques qui chamboulent tout l’échiquier politique algérien. Il remplace plusieurs ministres influents et opèrent plusieurs manœuvres qui prouvent qu’il n’est guère à la touche comme le laissent croire ces détracteurs. Il ne détient certainement pas le pouvoir absolu, mais il ne règne pas non plus sur une petite parcelle. Après plusieurs tentatives de le «dégager» médicalement, ces détracteurs se sont résolus à composer avec lui pour régler la question de sa propre succession. Bouteflika accepte donc un vice-président et consulte tout le monde au sujet de la révision de la constitution, un dossier toujours caché dans un laboratoire. Partant pour un quatrième mandat, rien n’indique qu’il s’engagera officiellement dans cette voie en dépit du soutien international notamment celui de la France. Les négociations sur plusieurs chapitres politiques sensibles se poursuivent entre lui, son entourage et les autres composantes du Pouvoir algérien.

2 – Ahmed Gaïd Salah 

Le chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, est en ce moment le personnage qui ne cesse de monter en puissances. Plusieurs sources concordantes et bien renseignées nous affirment qu’il est le chef incontesté de l’armée algérienne. Son influence est si grandissante qu’il serait en train de bousculer le pouvoir traditionnellement occupé par des généraux du DRS à l’instar du général Toufik. Gaïd Salah est un allié de Bouteflika et cette alliance a permis à ces deux personnages de déjouer les pièges et d’imposer leurs choix. Nos sources expliquent que Bouteflika écoute attentivement les conseils et les propositions de Gaïd Salah. Il demeure l’un des rares qui peut convaincre le Chef de l’Etat d’adopter telle ou telle posture. D’autres sources militaires affirment sans ambages que Gaïd Salah est le porte-parole unique de l’armée algérienne et de son establishment.  Sa mission est de peser de tout son poids sur le processus de l’élection présidentielle. Gaïd Salah aurait été le premier qui a proposé Abdelmalek Sellal comme potentiel remplaçant de Bouteflika. On dit aussi qu’il a entrepris des pourparlers avec Ali Benflis pour savoir si ce dernier peut être une bonne piste en cas où l’état de santé de Bouteflika l’empêche réellement de se représenter. Ces informations sont certes à prendre au conditionnel, mais ce qui est, en revanche, certain est l’influence grandissante dont jouit actuellement cette personnalité. Aux dernières nouvelles, un futur décret présidentiel offrira à Gaïd Salah de nouvelles prérogatives. Ce qui ne fera qu’augmenter son pouvoir…

3-    Le Général Toufik

Le général de corps d’armée, Mohamed Médiene dit Toufik, directeur des services secrets Algériens, Département du Renseignement et de la sécurité (DRS), est au cœur du pouvoir en Algérie. Les hommes partent, disparaissent, tombent dans la déchéance, mais lui reste toujours inébranlable. Sur lui, on ne sait que très peu de choses, mêmes ses photos sont rares. En ce moment, comme Bouteflika, lui aussi fait l’objet d’une campagne de rumeurs. De nombreuses informations circulent sur lui. Difficile de les vérifier. Ceci dit, on sait qu’il a vieilli, qu’il souffre lui aussi d’une maladie. Mais rien n’indique que sa santé s’est détériorée gravement. Puissant, il le demeure en dépit des récents changements opérés au sein du DRS. Certes, beaucoup de ces poulains ont été écartés. Cependant, rien n’indique que ces décisions qui diminuent, en apparence du moins, les prérogatives du DRS ont été prises sans son aval. Nos sources ont indiqué qu’il a, lui-même, participé à ces changements en prenant conscience de la nécessité d’apporter du sang neuf tout en révisant les missions de certains services du DRS à l’heure des bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons.

4- Le général Abdelhamid Bendaoud dit Ali

Il fait partie de ces nouveaux officiers dirigeants du DRS qui font parler d’eux et dont l’influence est de plus en plus grandissante. D’après plusieurs sources concordantes, c’est lui qui a succédé au général-major Bachir Tartag dit Athmane à la tête de la Direction de la Sécurité Intérieure (DSI). Ses tâches sont énormes et beaucoup de responsabilités pèse sur ces épaules. Toutefois, on lui prête plusieurs succès car les renseignements que son département a fournis à l’armée ont permis la découverte de plusieurs caches d’armes au niveau de la frontière avec la Libye, une région hautement dangereuse pour la sécurité de l’Algérie. Il aurait réussi aussi à repousser la menace de plusieurs groupes djihadistes basés dans le désert libyen. Ses collaborateurs étrangers ont été également satisfaits de leurs échanges avec ce général dont sait très peu de choses excepté  la «longue carrière d’attaché militaire en Europe, en Belgique puis onze ans en France», confient nos sources.

5– Le général Mohamed Bouzit dit Yacef

Il est présenté comme le nouveau patron de la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE). Mis en avant par les récents changements opérés au sein du DRS, ce général occupe désormais une fonction stratégique notamment en cette conjoncture délicate où les tensions algéro-marocaines sont très vives. Sa longue expérience et son parcours prestigieux font de lui un personnage incontournable dans l’architecture du renseignement algérien. Il est la voix qui chuchote à l’oreille de la diplomatie et de la présidence algérienne concernant toutes les questions régionales et les dossiers sensibles internationaux où l’Algérie est impliquée. Selon plusieurs sources, il fut l’ancien adjoint du défunt général Smaïn Lamari.  Il aurait été formé en Chine où il a acquis des connaissances précieuses.

6- Le général M’henna Djebbar 

Beaucoup ont cru que ce général puissant a été mis sur la touche. Beaucoup ont cru aussi que cet ex-responsable de la direction centrale  de la sécurité de l’armée (DCSA) a été dégagé du DRS et envoyé à la retraite. C’est faux. Présent comme l’un des adjoints les plus fidèles au général Toufik, M’henna Djebbar est toujours dans les arcanes du pouvoir. Il dirige en ce moment le Bureau d’organisation, qu’occupait le général-major Lakhdar Tireche, appelé à lui succéder à la tête de la DCSA. Selon nos informations, El Watan ne s’est guère trompé lorsqu’il a révélé que M’henna Djebel continue à être sous le commandement direct de son patron, le général Toufik et non pas celui de du général-major Gaïd Salah. Nos sources persistent aussi à croire que le jour où le général Toufik sera remplacé, c’est M’henna Djebbar qui lui succédera. L’avenir nous dira toute la vérité sur cette affaire.

7- Saïd Bouteflika  

Le frère du Président de la République est un véritable personnage de l’ombre. Sa puissance ne fait aucun doute car il est très écouté par son frère, le Chef de l’Etat, qui l’implique dans tous ses projets politiques. Il n’y a pas une seule campagne présidentielle où Saïd Bouteflika n’a pas occupé un rôle majeur. Silencieux, jamais une déclaration à la presse, mystérieux, il demeure un personnage clé de ce qu’il est appelé communément «le clan présidentiel». A-t-il des ambitions politiques ? Son entourage affirme que oui. Mais il n’aurait jamais envisagé d’aller jusqu’à succéder à son frère. Dans les prochaines semaines, l’on saura un peu davantage sur ses intentions.

8- Le général-major Abdelghani Hamel 

Le patron de la Police algérienne n’est pas uniquement qu’un simple élément du décor politique. C’est un personnage puissant et influent dont la parole vaut son pesant d’or. Après avoir succédé au colonel Ali Tounsi, assassiné en 2010,  dans des circonstances très difficiles, Abdelghani Hamel a su s’imposer et réorganiser la police. Cette institution a véritablement tangué à la suite de la mort d’Ali Tounsi, mais Hamel a maintenu le navire à flots. Aujourd’hui, la police algérienne est une institution de plus en plus puissante et ses moyens sont considérables pour ne pas dire gigantesque. Cette force a procuré au Général Hamel de nombreux avantages. Des membres du clan présidentiel voient en lui, l’enfant de Tlemcen, un potentiel candidat à la Présidentielle et successeur de Bouteflika. Ses qualités humaines sont appréciées par plusieurs acteurs militaires et politiques influents. Mais l’intéressé, pour l’heure, ne dit rien et poursuit toujours sa mission à la tête de la DGSN.

9- Le général Major Ahmed Boustila  

Le patron de la Gendarmerie Nationale n’est pas un simple pion. Il a tout son poids et sa gestion de la Gendarmerie Nationale a certes été contestée à maintes reprises, mais il n’en demeure pas moins qu’il a survécu à toutes les vagues de changement au sein du régime algérien. Preuve en est, contrairement ce qui a été annoncé auparavant, Ahmed Boustila n’aurait jamais été démis de ses fonctions. Le général-Major poursuit toujours sa mission à la tête de cette institution prestigieuse. Sa place dans ce classement est donc toute méritée…

10- Abdelmalek Sellal

Sellal, un homme de paille ? Non, pas vraiment. Technocrate, oui, mais malin aussi. L’actuel Premier ministre se plait dans son nouveau rôle d’outsider en vue de l’élection présidentielle de 2014. Il est devenu en quelque sorte le visage «civil» du régime algérien. L’homme de terrain qui parle au peuple dans sa langue de chaque jour. Il sillonne le pays pour rassurer les Algériens et défendre le bilan de Bouteflika. Officiellement, selon ses proches, il n’a aucune ambition présidentielle. Mais les décideurs de l’ombre voient en lui un parfait plan B même si son populisme commence à se retourner contre lui. Quoi qu’il en soit, la voix de Sellal commence à peser et en son for intérieur, l’actuel Premier ministre peut commencer sérieusement à penser à d’autres projets…