Y a-t-il trop de fonctionnaires en Algérie ?

Redaction

L’Algérie compte environ 2 millions de fonctionnaires. Faut-il « dégraisser le mammouth »?

52.600. C’est le nombre d’employés qui vont rejoindre d’ici la fin de l’année 2013 la fonction publique algérienne. D’année en année, l’administration publique algérienne ne cesse de grossir ses rangs. Entre 2005 et 2012, les recrutements sont repartis à la hausse, avec une croissance des effectifs s’élevant à 47%. Ils sont ainsi presque 2 millions d’Algériens à travailler pour la fonction publique, dont 86% en bénéficiant d’un statut de permanent, indique la Direction générale de la Fonction publique. Mais si on s’en tient aux statistiques du Cnas, qui prend également en compte les recrutés dans le cadre du pré-emploi, la fonction publique algérienne est forte de près de 2,8 millions d’agents.

Avec plus de 600.000 agents, ministère de l’Intérieur arrive en tête des institutions publiques, qui emploient le plus grand nombre de fonctionnaires. L’Intérieur devance légèrement l’Education nationale, qui compte plus de 560.000. Vient en troisième position la Santé, avec 237.000 environ agents et en quatrième place l’Enseignement supérieur avec près de 152.000 agents.

La question ne cesse de se poser : y a-t-il trop de fonctionnaires en Algérie ? Certes, la Tunisie, l’Etat algérien embauche un peu moins de fonctionnaires. L’Algérie compte 42 fonctionnaires pour 1.000 habitants contre 44 en Tunisie. Mais le Maroc fait mieux avec seulement 26 agents de la fonction publique pour 1.000 habitants.

Il n’en reste pas moins que la situation est insoutenable sur le long terme. Tandis que les factures d’importations de produits alimentaires, produits pétroliers raffinés et d’armes s’alourdissent, les revenus de l’Etat, tirés principalement de la manne pétrolière, baissent.

Exit les seniors

Face à ce constat, le gouvernement a bien tenté de décongestionner les finances de l’Etat en dégraissant le mammouth de la fonction publique. Sa méthode : pousser les seniors vers la sortie. Ainsi, dans une circulaire adressée aux présidents des directoires des Sociétés de gestion des participations et aux PDG des Entreprises publiques économiques le 4 avril dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a demandé à ces derniers de ne plus recruter des cadres retraités pour assurer la gestion des entreprises. Mais le gouvernement a récemment perdu son bras de fer avec le premier syndicat de travailleurs du pays. Sous la pression de l’UGTA, Abdelmalek Sellal est effectivement revenu sur la circulaire du 27 juillet selon laquelle l’âge obligatoire de départ à la retraite des hommes est de 60 ans et 55 ans pour les femmes dans la fonction publique.  Une mesure annulée le 4 septembre dernier.