Yasmina Khadra : « Je voulais déjà me présenter lors du 3e mandat de Bouteflika »

Redaction

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La candidature de Yasmina Khadra est loin d’être une plaisanterie, c’est un projet très sérieux. L’écrivain algérien invité dans l’émission Grand Angle, diffusé sur la chaîne TV5 Monde,  a confié qu’il avait l’intention de se présenter en tant que candidat à la présidence depuis longtemps. Une idée qui ne date pas d’hier, puisque déjà en 2009, il avait pensé à se présenter. 

Yasmina Khadra a représenté « un nouvel espoir pour les Algériens » lors de la présidentielle de 2014. L’écrivain qui a déclaré sa candidature il y a quelques semaines est revenu sur son intention de briguer un mandat présidentiel lors du prochain scrutin en avril 2014 sur la chaîne TV5 Monde. Ce dernier qui estime que l’Algérie est dirigée par « des responsables irresponsables et des décideurs indécis », a expliqué que ses intentions étaient tout à fait sérieuses, et réfléchies. En effet Yasmina Khadra avait déjà envisagé la fonction de Président de la République. « Déjà lors du 3ème mandat j’avais envie de me présenter. Mais on m’a dit que j’étais trop jeune et immature et on m’a conseillé d’attendre un peu », a-t-il confié sur la plateau de TV5 Monde. Il aurait donc préféré suivre ces conseils pour se présenter en 2014.

Un espoir pour les Algériens

Yasmina Khadra semble donc sûr de sa candidature, et se voit  comme une chance pour les électeurs algériens « Mon pays a toutes les chances de s’émanciper et d’émerveiller le monde mais il est complètement verrouillé », c’est pourquoi il a l’intention justement de « déverrouiller l’Algérie, et aussi de permettre à la compétence d’investir les institutions ou le centre névralgique de la société », a-t-il promis. Le candidat se voit donc comme un espoir, et affirme qu’il représente le changement, « je trouve indécent de ne pas réagir face à ce qui se passe dans mon pays », a-t-il réitéré. Rappelant qu’il ne se présentait pas pour la gloire, ou pour faire un coup médiatique, comme beaucoup ont pu le sous-entendre. « Je n’ai besoin de personne, la reconnaissance internationale je l’ai déjà. J’aime l’Algérie », a-t-il martelé.

Concernant l’éventuel 4ème mandat d’Abdelaziz Bouteflika, Yasmina Khadra se dit surpris de cette volonté de présenter l’actuel président pour une énième élection. « Le Président lors de son dernier discours à Sétif, avait clairement dit au peuple algérien: « je suis fatigué, je veux partir. » Alors je ne comprends pas pourquoi on veut absolument le maintenir! »

Moi contre tous !

Décidé Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra ? Il semble que oui, et l’écrivain n’a de cesse de le répéter. Ce dernier estime qu’il a les compétences pour la fonction suprême, qu’il assumera seul. En effet à la question sur l’influence de l’armée sur le pouvoir en Algérie, ce dernier, qui d’ailleurs a eu une carrière militaire, a estimé que « l’armée avait un pouvoir à l’époque ce n’est plus le cas. J’ai toujours été un homme libre, je ne dois rien personne. Mais si quoique ce soit déstabilise les élections je ne laisserais pas faire », a-t-il expliqué. Estimant également que « les gens fantasment [sur le rôle de l’armée ndlr] Il n’y aura qu’un seul président qui se vouera cœur et âme à ce pays. »

Revenant sur sa désignation à la tête du Centre Culturel Algérien à Paris, qui à l’époque avait déclenché une polémique, Yasmina Khadra a tenu à asseoir sa légitimité à ce poste. « Il [Abdelaziz Bouteflika ndlr] m’a désigné en tant que directeur  du centre culturel, il ne m’a pas nommé à la tête du Sénat ou de l’Assemblée. Ce n’est qu’un vulgaire centre culturel, il faut arrêter de lui donner une dimension qu’il n’a pas. C’est moi qui ais apporté une autorité à ce centre, ce n’est pas lui. J’aime mon pays, j’ai toujours dit que s’il avait besoin de moi je serais là. »

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