Le Tribunal militaire de Rabat a condamné neuf prévenus du groupe des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans et 2 autres à 20 ans d’emprisonnement, a-t-on appris de sources judiciaire.
Le tribunal qui a rendu son verdict dans la nuit de samedi à dimanche a également condamné deux autres prévenus à la peine correspondant à la durée de la détention préventive. Le procès des 24 mis en cause dans les évènements du camp de Gdeim Izik, proche d’Al-Ayoun dans le Sahara occidental occupé, avait député le 1er février dernier, 27 mois après leur arrestation et leur emprisonnement.
Environ 40.000 sahraouis avaient installé, à l’automne 2010, à Gdeim Izik, un camp de quelque 3.000 tentes et avaient élu domicile pour « défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux », avant d’en etre délogés par les forces marocaines. Les prévenus étaient notamment accusés d' »atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction ».
Auditionnés durant le procès, ils avaient rejeté en bloc tous les chefs d’accusation les désignant comme une « bande de criminels », dénonçant un « procès politique » en rapport avec la question du Sahara occidental, un dossier géré par l’organisation des Nations-Unies. Leurs avocats avaient plaidé leur innocence, l’abandon de toutes les charges retenues contre eux et demandé leur acquittement dans un procès « sans fondement juridique ».
Plusieurs ONG internationales de défense des droits de l’homme, des intellectuels et avocats ont réclamé la libération « inconditionnelle » des prisonniers, condamnant la comparution de civils devant un tribunal militaire.