Le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales a officiellement lancé lundi une grande opération de baptisation des lieux, institutions et édifices publics. Un enjeu crucial pour la cartographie, encore très défaillante aujourd’hui en Algérie.
Les symboles et les héros de la résistance algérienne seront d’abord mis à l’honneur dans l’attribution des nouveaux noms, puis les artistes ou les étrangers ayant marqué en bien l’histoire nationale. Mais si la bataille semble politique, les conséquences, elles, sont avant tout pratiques. Selon Brahim Atoui, chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc, Oran), 40 000 rues n’avaient toujours pas de nom en 2013, rien qu’à Alger.
« C’est une procédure civilisationnelle et un moyen important d’introduction des nouvelles technologies de localisation géographique », a estimé Merdass Salim, représentant de l’Institut national de la Cartographie et de la Télédétection (INCT). Les bénéfices sont multiples : adresses postales fiables, navigation GPS nettement plus précise, repérage facile pour les touristes…
La chantier est d’envergure, puisque le recensement de toutes les rues et espaces non baptisés -ou à “rebaptiser” afin d’uniformiser les emplacements, les caractères, les langues etc…- devrait durer jusqu’à la fin du premier semestre 2015. Il sera suivi dans un deuxième temps d’une phase d’éxecution, de maintenance et de médiatisation, qui pourrait prendre encore plusieurs années.
Pour plus de détails sur le programme, lire l’extrait de notre revue de presse sur le sujet.