Du 22 au juin au 8 juillet, le Maghreb des Films revient à Paris avec une programmation spéciale en l’honneur du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Mouloud Mimoun, chargé des débats et de la programmation nous donne des détails sur l’événement.
Pourquoi le Maghreb des Films?
Pendant plusieurs dizaines d’années, le cinéma maghrébin n’avait aucune visibilité dans les salles de cinéma ou à la télévision en France. Il nous paraissait anormal, dans un pays où vivent 5 à 6 millions de franco-maghrébins, qu’il n’y ai pas une place dans le paysage cinématographique ou audiovisuelle pour une production aussi riche que celle du Maghreb. Aujourd’hui, un pays comme le Maroc produit plus de films que la Russie ou la Belgique.
On observe également dans changements profonds dans les sociétés maghrébines et le cinéma est un des vecteurs de ces changements.
Enfin, 2012 correspond au 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et il était important de donner un coup de projecteur sur la cinématographie algérienne.
Quelle est la situation du cinéma algérien?
Le cinéma national traverse depuis les années 1990 une période délicate. C’était un cinéma d’Etat jusqu’à 1988, il obtenait donc des ressources pour produire des films. Après cette date, la totalité des organismes cinématographiques en Algérie ont été dissout et à la suite, c’était un no man’s land. A aucun moment le passage d’un monopole d’Etat à une économie de marché n’a été préparé. Les cinéastes étaient livrés à eux même et ont du trouver de plus en plus de sources de financement en dehors du ministère. Malgré cela, un certain nombre de cinéastes, notamment franco-algériens, trouvent les moyens de faire des films.
Récemment, le gouvernement algérien et en particulier le ministère de la culture a fait un effort particulier de financement.
Dans quelle mesure le cinéma algérien représente-t-il la société dont il traite?
Les cinéastes algériens n’ont jamais hésité à prendre à bras le corps des sujets difficiles ou tabous par exemple la condition féminine. Ce thème a même dominé la production algérienne dans les années 1970-80.
On retrouve ces préoccupations dans la plupart des films. La religion n’est pas épargnée non plus, en temps qu’idéologie prégnante. Les films de la nouvelle génération notamment, sont très forts sur la mal-vie et la situation de la jeunesse.
Sarah Haderbache
Le Maghreb des Films, du 22 juin au 9 juillet 2012 à Paris.