I- LE BILAN DE L’INVESTISSEMENT (2008) EN GALERIE SELON l’ANDI
L’agence Algérienne de développement de l’investissement( ANDI) vient à nouveau de faire un bilan en termes de projets le 27 juillet 2009 et non de réalisations effectives pour le premier semestre de 2009, totalisant selon l’agence officielle APS plus de 11.800 nouveaux projets d’investissement d’un montant de 480 milliards de dinars et des emplois projetés d’environ 94.000, les activités industrielles représentant seulement 431 projets d’investissement d’un montant de 81 milliards de DA et environ 11.000 emploi avec une concentration dans les grandes villes du Nord pour 9095 projets. L’ANDI toujours en termes de projets estiment qu’entre 2002/2008 , elle a totalisé 51.456 projets d’une valeur de 5.799 milliards de dinars plus 843.000 postes d’emploi,dont 71,6% provenant de nationaux ,tout en précisant que les transports et le BTPH y participent à plus de 86% des projets déclarés. Afin, que le lecteur puisse comparer la progression, je me permets de rappeler l’avant dernier rapport de l’ANDI ) qui avait annoncé officiellement pour 2008 un volume des investissements enregistrés de 2 402 milliards de dinars, le montant global des IDE en partenariat, en Algérie, étant passé de 145,7 milliards de dinars en 2007, à 897,6 milliards de dinars, le tout en 2008 avec 16 925 projets et la création de 196 754 postes d’emploi. Cette tendance est confirmée avec le bilan dressé à la réunion du Conseil national de l’investissement (CNI), fin mai 2008 où il a été établi que sur 11 400 projets pas moins de 8000 concernent un seul secteur plus de 70%: les transports de personnes et de marchandises. Et que sur les 11 400 projets agréées par l’ANDI – donc ouvrant droit à d’importantes mesures de soutien de l’Etat- sont concentrés au niveau d’une dizaine de wilaya du nord du pays. Plus inquiétant, sur tous les dossiers présentés, seuls 136 sont des investissements étrangers se concentrant surtout au niveau BTPH et les services avec une rentabilité à court terme, et donc étant attiré par les réserves de change étant sur d’être payé. Ainsi, les résultats des organismes chargés de l’emploi (ANDI l’ANSEJ , le CNAC-) sont mitigés malgré les nombreux avantages accordés.
Si l’on, s’en tient à ce montant et au cours d’un dollar en moyenne 70 dinars le montant des projets entre 2002/2008 est évalué à plus de 82 milliards de dollars soit une moyenne annuelle de plus de 11 milliards de dollars par an et pour le premier semestre 2009 de près de 7 milliards de dollars allant donc vers 14 milliards e dollars à ce rythme moyenne 2009. D’après ce bilan l’Algérie n’est nullement touché par la crise mondiale et devrait afficher un taux de croissance supérieur à 7% à l’instar des pays émergents mais avant la crise.
Or nous savons pertinemment que 80% des projets n’ont pas vu le jour ou ont été abandonnés faite d’avoir lever les contraintes d’environnement à l’épanouissement de l’entreprise (bureaucratie- système financier sclérosé, foncier ect..). Ou sont les dizaines de milliards de dollars promis par l’ANDI , promesses relayées par le gouvernement entre 2007/2008 de l’investissement direct étranger et de l’investissement privé national hors hydrocarbures dans des segments restructurants ? D’où l’importance de réponde à ces dix questions
II- DIX QUESTIONS A L’ ANDI
Or un bilan serein pour éviter d’induire l’opinion publique et surtout les décideurs implique de réponde à dix questions et ce d’une manière précise et quantifiée tout en donnant à ‘opinion publique l’ensemble des coûts de fonctionnement de l’ANDI y compris les séminaires et voyages organisés à l’ étranger pour attirer les investisseurs:
1-Quel est le bilan de l’ANDI depuis son existence dans la réalisation effective de ces projets et non de dossiers déposés et le statut juridique ( le privé algérien étant dominée actuellement par les SARL de type familial et issant des relations avec les marchés de l’Etat via les hydrocarbures ) ?
2- Quel est le temps imparti pour les projets réalisés entre le moment du dépôt et la réalisation effective le principal défi du XXIème siècle étant la maîtrise du temps
3-Pour les projets réalisés combien oint fait faillite selon les règles du code de commerce ?
4- Quelle est la part en devises et en dinars afin de dresser la balance devises
5-Quel es le niveau d’endettement bancaire à la fois des projets mais surtout de ceux réalisés avec le montant des créances douteuses
6- La ventilation des crédits bancaires pour analyser la concentration au niveau de quelques projets ?
7-Quel est le montant exact des avantages fiscaux accordés pour les projets et ceux réalisés
8- Quelle est la contribution à la valeur ajoutée réelle du pays ( taux de croissance ) avec une projection pour els projets et la part dans le produit intérieur brut (PIB) de ceux réalisés
9- Enfin ces projet et ceux réalisés s’insèrent –ils dans le cadre des valeurs internationales dans la mesure avec la mondialisation, malgré la crise, nous sommes dans une économie ouverte du fait des engagement internationaux de l’Algérie ?
10- la ventilation des postes de travail avec le niveau de qualification des projets et ceux créés dans la mesure où le développement du XXIème siècle repose sur la valorisation du savoir.
Car il existe des lois économiques universelles applicables à tous les pays : le taux d’emploi dépend du taux de croissance et des structures des taux de productivité. On ne crée pas des emplois par des lois et décrets : c’est l’entreprise qui crée l’emploi. Il s’ensuit qu’avec un taux de croissance de 2/3%, (moyenne 2006/2010 selon les organismes internationaux) l’Algérie évitera les licenciements massifs, comme cela se passe de par le monde. Or, Sonatrach ne créant pas d’emploi est déjà en sureffectifs, pour créer trois millions d’emplois, il faudra un taux de croissance entre 2009/2013 de 6/7% minimum par an dans les secteurs utiles. Avec les taux de croissance 2/3%, l’on pourrait créer moins de 50% du programme à moins que le gouvernement ait des solutions innovatrices loin des actions de distribution de salaires fictifs au nom de la solidarité ou des milliers de jeunes s’adonnent temporairement à désherber les routes ou à faire et refaire des trottoirs. Il s’agit d’éviter l’illusion d’une analyse financière. Car les 143 milliards de dollars de réserve de change sont dus essentiellement à des facteurs exogènes,( fonction du cours des hydrocarbures et du dollar) la part des exportations ors hydrocarbures représentant depuis des années environ 2% du total.
On ne crée pas d’emplois qui ne peuvent qu’être fictifs pour une paix sociale éphémère par décrets ou des actes administratifs (volontarisme étatique). C’est l’entreprise et son fondement la valorisation du savoir (loin de la rente) tenant compte des nouvelles mutations technologiques et d’un changement structurel des postes de travail , qui est la dynamique de la croissance et donc de la création d’emplois à valeur ajoutée. La technique connue des économistes ( triangularisation du tableau d’échange interindustriel) permet de démontrer , chiffres à l’appui, que les hydrocarbures irriguent l’ensemble de l’économie et le segment hors hydrocarbures l’est à plus de 80% sur le total des 5/6% de taux de croissance invoqué par les officiels, restant aux seules véritables entreprises une participation réelle inférieure à 10% du total du produit intérieur brut ( PIB). Evitons d’induire en erreur l’opinion publique car nous sommes à l’ère d’Internet, le monde étant devenu une maison en verre.
Aussi le bilan fait par l’ANDI doit être affiné. Car, existent des possibilités pour augmenter le taux de croissance en Algérie qui recèlent d’importantes potentialités malgré la crise, d’au moins deux points, supposant une nouvelle gouvernance stratégique des institutions et des entreprises. Cela suppose une profonde mutation systémique loin des intérêts de la rente, le blocage essentiel de l’investissement local et étranger source de création de valeur, étant une gouvernance tant centrale que locale mitigée, le terrorisme bureaucratique, l’instabilité juridique, produit de la démarche administrative autoritaire, qui se nourrit du manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale.
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert international Professeur d’Université en management stratégique
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