Le leader du parti islamiste tunisien Ennahdha a accordé, le 12 septembre, un entretien à Nessma TV en présence de Nabil Karoui, PDG de la chaîne de télévision privée, pour s’expliquer sur les raisons de sa visite en Algérie et sa rencontre avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Quelles étaient les raisons de cette visite ? « Nous sommes musulmans et voisins et Dieu nous a fait des recommandations sur l’importance des relations entre voisins. Abdelaziz Bouteflika est un ami depuis des dizaines d’années, et j’ai ressenti une grande joie lorsque je l’ai revu en bonne santé, comme s’il était revenu de l’autre monde », répond, enthousiaste et souriant, le président d’Ennahdha.
Nous sommes heureux et j’imagine que tous les Tunisiens sont heureux du retour du président Bouteflika en bonne santé. L’Algérie est l’Etat le plus important pour nous. Les décisions de la Tunisie concernent l’Algérie, comme celles de l’Algérie importent pour la Tunisie, notamment en matière de sécurité
La rencontre entre Bouteflika et Béji Caïd Essebsi est « une bonne chose »
Rached Ghannouchi a par ailleurs salué la rencontre entre Béji Caïd Essebsi et le président algérien, affirmant que c’était « une bonne chose ».
Béji Caïd Essebsi est un leader du pays et représente l’opposition tunisienne. Le fait que le président Abdelaziz Bouteflika ait accueilli un représentant d’un parti au pouvoir (Ennahdha) et un représentant de l’opposition (Nida Tounes), marque son soutien en faveur du consensus en Tunisie. C’est comme s’il avait accueilli le peuple tunisien.
Une sortie de crise?
M. Ghannouchi a affirmé en outre qu’il y avait une volonté de toutes les parties pour sortir de la crise politique que traverse la Tunisie et se montre confiant quant à l’issue rapide de cette crise.
Il y a de grandes avancées vers le consensus, nous sommes d’accord sur la nécessité de la poursuite des travaux de l’Assemblée et la préservation de l’Organisation provisoire des pouvoirs publics, ainsi que sur les modalités pour établir une feuille de route claire pour l’achèvement de cette période de transition.
La volonté des partenaires étrangers, européens et algériens notamment, à ce que le consensus puisse se réaliser en Tunisie, participe à l’accélération du processus de négociations, tout en préservant la souveraineté et le pouvoir décisionnel de la Tunisie, selon le leader islamiste.
« L’Algérie est disposée à aider la Tunisie sur le plan sécuritaire et faire part de son expérience dans la lutte contre le terrorisme. Les interrogations du président Bouteflika concernaient la situation en Tunisie, les questions sécuritaires et politiques. Il nous a assuré que l’Algérie soutenait le consensus national, sans prendre position pour tel ou tel parti », a-t-il déclaré.
