Ramadhan : La viande encore plus chère

Redaction

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L’union générale des commerçants et artisans (UGCAA) prévoit une hausse des prix des viandes de 5 % à 10 % durant le ramadhan, notamment au cours de la première semaine de ce mois sacré.

«Comme chaque année, le début de ce mois sacré sera marqué par une flambée des prix des viandes rouges et des viandes blanches, que même l’Etat ne saurait réguler en raison de l’insuffisance des quantités disponibles sur la marché par rapport à la demande», a prévenu hier le secrétaire général de l’UCGAA, Hadj Tahar Boulanouar, lors d’une conférence de presse tenue à Alger. Le porte-parole des commerçants algériens estime que le déficit en viande est de 400 000 tonnes.

«La demande nationale est de un million de tonnes alors que la quantité disponible sur le marché n’excède pas les 600 000 tonnes par an», a-t-il affirmé. Des chiffres corroborés par le président du comité national des producteurs des viandes rouges, Tahar Ramram, qui a déploré la frilosité des banques à l’égard des éleveurs et des producteurs de viandes en Algérie.

M. Ramram a relevé une centralisation de la production des viandes dans certaines régions et un grand dysfonctionnement en matière de distribution. Il a dénoncé par ailleurs les conditions déplorables des abattoirs qui ne répondent même pas aux normes internationales en révélant que 200 tonnes de viandes sont consommées quotidiennement sans passer par le contrôle phytosanitaire.

M. Ramram a souligné par ailleurs la nécessité de former des professionnels du métier des viandes en matière de découpage, de désossage, de conditionnement, de stockage, d’hygiène et de transport, d’autant que la majorité des bouchers qui exercent actuellement ont appris le métier sur le tas et ignorent souvent les gestes essentiels d’hygiène et de conservation.

M. Boulanouar est revenu pour sa part sur la flambée des viandes, en expliquant l’incapacité des pouvoirs publics à réguler les prix par le déficit de la production d’une part, et la flambée des cours des céréales destinées à l’alimentation de bétail ainsi que la cherté des médicaments vétérinaires sur le marché mondial.

«Avec une production défaillante par rapport aux besoins, aucun ministère ne peut garantir la stabilité des prix, même avec l’importation des viandes congelées qui restent relativement chères», a-t-il affirmé avant de préciser que les éleveurs s’approvisionnent à 80 % de l’étranger pour assurer les vaccins, les médicaments et l’alimentation de leur bétail.

Pour sa part, le directeur de la société Akfa volailles, Idir Saadi, a fait constater que la filière avicole souffre d’un manque flagrant d’encadrement de la part des pouvoirs publics, d’où l’instabilité des prix des viandes blanches.

Se référant aux statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce même intervenant a affirmé que la consommation des Algériens en viandes ne dépasse par 16 kilogrammes par an. Cette quantité, «la plus faible au niveau maghrébin», est bien en deçà des normes de l’OMS qui situe la consommation en viande à 250 kilogramme par an.

Lu sur Le Jeune Indépendant