Réfugiés subsahariens en Algérie : les délaissés du mois de Ramadhan ?

Redaction

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Sous la chaleur caniculaire de ce mois de juillet, ils déambulent dans les rues d’Alger à la recherche d’un refuge, d’une âme charitable qui leur verse une aumône ou d’un lieu chaleureux qui les accueille. Eux, ce sont les réfugiés africains qui sont livrés à eux-mêmes durant ce mois sacré en dépit des promesses du Ministère de la Solidarité et du Croissant Rouge algérien.

Les promesses du Ministère de la Solidarité et du Croissant rouge algérien de créer, durant le mois du Ramadhan, des lieux d’accueil et des restaurants pour les réfugiés africains, n’ont pas été tenues. Pour preuve, ces derniers se retrouvent livrés à eux même dans les rues de la capitale et dans les mosquées.

La souffrance de ces réfugiés africains actuellement en Algérie est indescriptible. Dans les quartiers d’Alger, de nombreuses familles venues du Niger et du Mali vivent dans la rue. Elles s’organisent en groupe pour survivre en dépit de conditions de vie précaires. Des enfants dormant à même le sol, en compagnie de parents dont la mendicité est la seule ressource: voici le tableau désolant constaté dans plusieurs quartiers de la capitale, à l’instar d’Alger Centre, Birkhadem et les Eucalyptus, notamment durant ce mois de la piété et de la pitié.

Ces réfugiés, à majorité de confession musulmane et qui pratiquent le jeûne, ne vivent que grâce à des aides généreuses et bienfaisantes ou à des revenus de la mendicité à laquelle ils sont forcés. A l’approche de l’heure du F’tour, ils se regroupent et partent à la recherche d’un endroit qui leur offre le gite et le couvert. Heureusement pour ces réfugiés qui n’ont pas hésité à fuir leur pays pour venir en Algérie à la recherche de sécurité et de stabilité, les restaurants d’El Rahma existent. Toutefois, dans certains de ces lieux, ils sont confrontés au racisme et à la stigmatisation car les volontaires des restaurants refusent de les accueillir et les accusent même parfois de propager des maladies dangereuses comme le SIDA !

 Selon les statistiques concordantes, et plus ou moins officielles, plus de 25 000 réfugiés subsahariens se trouvent en Algérie livrés à eux-mêmes alors que les autorités concernées ont failli à la mission de leur garantir la protection, leur offrir le statut de réfugié et leur assurer une meilleure prise en charge. S’exprimant sur les raisons de cette marginalisation, la ministre de la Solidarité Mounia Meslem a affirmé que « les réfugiés subsahariens refusent de se regrouper dans des centres d’accueil et préfèrent rester dans la rue ». Un prétexte que refusent d’accepter ces derniers, lesquels affirment qu’ils « rêvent d’être mieux traités, de préserver leur dignité et de ne pas être contraints de mendier pour survivre ».

De son côté, la directrice du Croissant rouge algérien, Saida Ben Hbiles, a refusé de donner aux médias la liste des adresses des restaurants chargés d’accueillir ces réfugiés. Dans les colonnes d’Echorouk, elle s’est contenté d’affirmer « qu’aucun restaurant n’a été ouvert sur Alger et que tous les restaurants ouverts se trouvent en dehors d’Alger ».

Nourhane S et Abdou Semmar.

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