Lors de la traditionnelle réception de l’ambassade de France à Alger, qui réunit des français vivant à Alger mais aussi de nombreux algériens, S.E. monsieur l’ambassadeur Xavier Driencourt a prononcé un discours au cours duquel il a insisté sur l’importance des relations algéro-françaises tout en appelant les français et les algériens à se réunir pour faire avancer des projets au-délà des simples discours.
Lors de son allocution du 14 juillet, l’ambassadeur a rappelé son attachement, son amitié, son respect et son estime pour l’Algérie et les algériens, comme il l’avait fait lors de son interview accordé à Algérie Focus à son arrivée à Alger.
J’aime l’Algérie, j’ai de l’amitié pour les Algériens.
De l’amitié, mais aussi du respect et de l’estime pour votre indépendance, votre culture, votre sagesse. Si ce n’était pas le cas je n’y serais pas revenu
Après avoir insisté sur l’importance des relations algéro-françaises, aussi bien pour la France que pour l’Algérie, il a affirmé que « Le temps est venu sans doute d’aller au-delà des formules, certes utiles et souvent nécessaires, partenariat stratégique ou partenariat d’exception. Au-delà des mots, il faut construire, bâtir, identifier et préparer des projets, poser des pierres et des jalons qui, plus que les mots ou les formules, dureront et resteront. »
Cependant, conscient des difficultés auxquelles il sera confronté durant son mandat, il appelle français et algériens à l’accompagner.
Mais pour réussir, pour bâtir et identifier tous ces projets, pour utiliser le temps au mieux, il ne faut pas être seul. L’ambassadeur de France à Alger a besoin de vous, de vos idées et de vos conseils, de votre appui et de votre expérience. Seul, il n’est rien, avec vous, il peut beaucoup.
L’intégralité de son discours, ci-après:
« Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,
J’avais dit en 2012 en quittant Alger que l’on ne sortait pas indemne de plusieurs années en Algérie. Je ne pensais pas que cela était à ce point, c’est-à-dire au point d’y revenir quelques années plus tard.
Pour tout vous dire, et pour résumer ma pensée, c’est un honneur et un bonheur pour moi de me retrouver ici à Alger, parmi vous, dans cette belle résidence et en ce jour de 14 Juillet.
Un honneur de représenter à nouveau la France à Alger et en Algérie, un honneur d’avoir été agréé par les autorités algériennes, que je remercie de la célérité avec laquelle mon agrément a été donné; un honneur aussi que de représenter le Président de la République française, Monsieur Emmanuel Macron, et son gouvernement en Algérie.
C’est un honneur, mais c’est aussi un bonheur que de retrouver tant d’amis, et tant de visages connus, algériens et français.
Je sais aussi que c’est un défi, nouveau et immense : l’Algérie que je retrouve a changé, elle n’est plus la même que celle que j’ai quittée en 2012; dans les deux pays, une nouvelle période s’ouvre après les élections présidentielles intervenues en France et les élections législatives en Algérie.
Nous avons en France un Président de la République, élu en mai dernier, qui connaît et aime l’Algérie, et je serai fier, comme ambassadeur de France, de le représenter et de mettre en œuvre ses orientations. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a clairement marqué sa volonté d’écrire une nouvelle page dans les relations algéro-françaises : cette page, c’est à nous, c’est à vous de la construire. Il nous revient tous ensemble d’aider notre Président à écrire cette page et même ces nouveaux chapitres. Il faut savoir utiliser ce créneau, ce temps qui nous est imparti.
Le temps est venu sans doute d’aller au-delà des formules, certes utiles et souvent nécessaires, partenariat stratégique ou partenariat d’exception. Au-delà des mots, il faut construire, bâtir, identifier et préparer des projets, poser des pierres et des jalons qui, plus que les mots ou les formules, dureront et resteront. C’est cela que nous devons faire ensemble, ce sera mon objectif pendant ce mandat.
J’aime l’Algérie, j’ai de l’amitié pour les Algériens.
De l’amitié, mais aussi du respect et de l’estime pour votre indépendance, votre culture, votre sagesse. Si ce n’était pas le cas je n’y serais pas revenu. C’est exceptionnel, vous le savez, de nommer à deux reprises la même personne dans le même pays, et pour tout dire, l’Algérie est le seul pays où cela a eu lieu. Il y a dix ans, Hubert Colin de Verdière, Secrétaire général du quai d’Orsay est revenu à Alger comme ambassadeur ; aujourd’hui, c’est moi, Inspecteur général qui y revient. Il y a de ce fait, et je pense que c’est utile, une sorte de continuité.
Mais pour réussir, pour bâtir et identifier tous ces projets, pour utiliser le temps au mieux, il ne faut pas être seul. L’ambassadeur de France à Alger a besoin de vous, de vos idées et de vos conseils, de votre appui et de votre expérience. Seul, il n’est rien, avec vous, il peut beaucoup. Pour cela, une nouvelle équipe viendra me rejoindre sous peu, pour remplacer Jean-Baptiste Faivre, Ministre Conseiller – qui quitte Alger dans les prochains jours après cinq années, mais qui gardera je suis certain un lien fort avec votre pays – et Alexis Andres, Conseiller culturel et de coopération. Je tiens à leur rendre hommage, à l’un comme à l’autre, ainsi qu’aux autres membres de l’ambassade, Marc Didio, Marion Bourgain notamment qui partent bientôt, pour l’excellence de leur travail ici. Ce sera l’ambassadeur Thibault Fourrière qui remplacera M. Faivre, et Grégor Trumel, M. Andres : je les ai choisis tous les deux pour leur compétence mais surtout pour leur enthousiasme pour l’Algérie. Je veux aussi saisir l’occasion pour rendre hommage à mes deux prédécesseurs, André Parant et Bernard Emié qui, ces dernières années, ont représenté ici la France avec talent.
Je disais que j’aime l’Algérie et que j’ai de l’amitié pour les Algériens : je voudrais ce soir vous dire tout l’espoir qui est le mien aujourd’hui en l’avenir, la confiance qui est la mienne en un futur commun, partagé et qui fructifiera grâce à nous tous ; seul, chacun de notre côté, chacun regardant l’autre et tourné uniquement vers le continent auquel chaque pays appartient, nous ne serons rien ; ensemble, parce que l’Algérie appartient à ce vaste continent africain, parce qu’elle a aussi l’intelligence, la finesse et la sagesse de plusieurs cultures, entre autres les cultures méditerranéenne, musulmane et africaine, parce que la France est, par son histoire, une porte d’entrée en Europe, parce qu’elle connaît aussi votre histoire et aime ce continent, ensemble, les deux pays peuvent écrire une page d’histoire. L’Algérie et la France, ce n’est pas seulement un récit tumultueux, ce n’est pas seulement une question d’économie ou d’investissements, c’est beaucoup plus que cela, c’est aussi et avant tout une affaire de cœur, d’amitié et d’affection.
Laissez-moi vous dire en dernier lieu que je n’ai peut-être pas réussi au cours de mon premier mandat, à remplir tous mes objectifs : la période était plus compliquée ; revenir à Alger aujourd’hui est la preuve de mon engagement, de ma détermination et de l’immense confiance que j’ai dans l’avenir et la force des relations algéro-françaises.
C’est avec cette détermination de réussir cette deuxième étape, et pour cette affection qui nous lie, pour ce passé à regarder et assumer, ce futur à construire, que je suis heureux de retrouver l’Algérie, heureux et fier de représenter la France dans votre grand pays.
Avant de vous quitter, je voudrais remercier tous les sponsors qui ont contribué au succès de cette Fête nationale, ainsi que Vincent Ruyer, l’intendant de la résidence et Christophe Dié, le chef cuisinier qui, avec leurs collègues de la résidence, travaillent depuis plusieurs semaines pour cette belle cérémonie.
Je vous remercie.
Vive l’Algérie,
Vive la France./. »