Chérif Hadji est président du Cercle des Entrepreneurs et Industriels Algériens de France (CEINAF). A l’occasion d’une soirée de conférence à Paris, il revient avec nous sur les actions du CEINAF et l’entreprenariat franco-algérien.
Quelles sont les actions du CEINAF ?
Le CEINAF est un réseau d’entrepreneurs franco-algériens. C’est un entreprenariat très éclaté alors on essaye de trouver toutes ces compétences, de les regrouper, de les classer et de les répertorier. Ce n’est pas évident de trouver les entrepreneurs d’origine algérienne puisqu’ils sont dans des domaines variés mais également du fait que l’on ne dispose pas de données statistiques. L’idée est de faire connaître le CEINAF pour faire venir vers nous les gens qui se reconnaitront dans l’association. Nous voulons aussi leur faire bénéficier de notre expérience. Il y a des choses basiques à savoir, les secteurs où il faudrait mieux aller, les pièges à éviter. Le but est justement de regrouper toutes ces personnes intéressées par notre expérience et nos projets.
Les membres de l’association entreprennent-ils en France ou en Algérie ?
Il y a les deux. Certains ne sont pas intéressés par l’Algérie, mais beaucoup le sont. Il y a cet appel vers ce pays qui se développe tout azimut et on se dit, on est algérien, on pourrait amener des choses dans ce pays. On a envie d’y entreprendre. Notre expérience nous fait dire que ceux qui vont en Algérie doivent être très très forts ici en France car ils ont 90% de chance d’échec là-bas. Le climat économique est plutôt favorable mais ce qui pose problème c’est tout ce qu’il y a autour. Il y a des habitudes, des coutumes et des façons de faire du business en Algérie qui ne sont pas forcément maîtrisées par les gens de la communauté. Ils arrivent là-bas à la limite de la naïveté, le cœur ouvert, en se disant « je vais faire avancer mon pays », mais c’est plus compliqué.
Quelles difficultés les entrepreneurs rencontrent-ils ?
La difficulté c’est que très souvent les franco-algériens qui arrivent en Algérie se disent « ça va être plus facile pour moi ». C’est une erreur. Ce qui est dur pour tout le monde en Algérie, c’est qu’il n’y a pas grand chose de structuré. Il y a un énorme marché public et pas vraiment de marché privé. Ici, ce sont beaucoup de consultants, des PME, des PMI mais les petites structures en Algérie n’ont pas vraiment leur place. On essaye de leur faire comprendre qu’il ne faut pas aller en Algérie en pensant que tout est fait.
Sarah Haderbache