Reportage. Policier : “être patriote, en bonne forme et avoir le sens de l’intérêt général”

Redaction

Pour fêter son 52e anniversaire – officiellement le 22 juillet – la police algérienne organise lundi et mardi des journées portes ouvertes dans toutes les wilayas du pays. L’occasion pour les forces de l’ordre d’échanger avec les citoyens sur leurs missions, de présenter les dernières innovations en matière de sécurité, mais aussi de susciter des vocations. Reportage au salon d’Alger, devant la Grande Poste.

Grosses chaussures montantes aux pieds, jambes bardées d’étuis et torse ceint d’un lourd gilet sur leur épaisse combinaison intégrale bleu foncé. Transpirants à grosses gouttes sous le soleil de plomb, les membres de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) répondent inlassablement aux nombreuses questions des curieux qui jouent des coudes pour les approcher. Sans conteste, le stand de cette unité d’élite est celui qui attire le plus les visiteurs. “Vous voyez, notre équipement est à la pointe!” s’exclame dans un franc sourire Mustapha, 15 ans de métier.

La technologie, alliée indispensable des métiers de l’ordre, est omniprésente dans tout le salon, du chapiteau de la police judiciaire à celui des brigades de sécurité publique, en passant par le stand de la police scientifique. Cette dernière expose d’ailleurs fièrement les résultats de son nouvel outil d’identification d’empreintes (CAFIJ) : 17% d’affaires résolues grâce à cette technique en 2013, et même plus de 20% au premier semestre 2014.

Dans le bureau voisin, le service des moyens techniques présente le nouveau système de communication qu’il est en train de mettre en place pour passer d’une transmission radio analogique hertzienne (Simulcast) au tout-numérique (P25). Ce dispositif permettra notamment aux policiers de crypter leurs échanges, de consulter des données en temps réel ou encore de localiser par GPS les véhicules et les personnes recherchées. Il devrait être opérationnel d’ici deux ans.

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Inauguration officielle par le wali délégué d’Alger, le maire de Sidi M’Hamed, le chef de la sûreté de la wilaya, ainsi que des représentants de la protection civile, de la gendarmerie et des pompiers.

Commissariat sur roues

Au forum d’Alger, le public peut également découvrir le poste mobile de la Direction générale de la sûreté nationale, modèle unique en son genre. Ce grand bus, semblable à ceux utilisés pour le transport de voyageurs, est un véritable commissariat ambulant, exiguë mais fonctionnel. L’intérieur est spécialement aménagé avec un premier bureau pour recueillir les plaintes, un second pour le chef de brigade, des toilettes et deux cellules à l’arrière pour les gardes à vue.

Le véhicule est posté tout l’été aux abords de la plage des Sablettes, particulièrement fréquentée. Le reste de l’année, il stationne sur sa base d’Hydra, ou bien il est ponctuellement utilisé lors de rassemblements ou manifestations susceptibles d’engendrer des débordements, et donc un nombre important d’interpellations.

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Le public attendait avec impatience l’inauguration officielle, avant de prendre d’assaut les quelques stands installés devant la Grande Poste d’Alger.

« Aucun problème si l’on est une femme »

Grâce à cette opération de charme, la police nationale compte bien séduire, et pourquoi pas susciter des vocations. Un stand est même spécialement consacré au recrutement. Il ne délivre cependant pas directement de formulaires d’inscription, qui restent disponibles uniquement dans les commissariats de proximité.

Les agents détaillent aux intéressés le métier et les conditions à remplir pour espérer un jour porter l’uniforme : posséder la nationalité algérienne, jouir de tous ses droit civiques, avoir un casier judiciaire vierge, être en règle vis-à-vis du service national, mesurer plus de 1m70 -1m65 pour les femmes- et obtenir au moins 7/10 lors des tests oculaires. A quoi s’ajoutent deux conditions supplémentaires : être âgé de 19 à 23 ans et avoir poursuivi ses études au moins jusqu’en 3e année du secondaire – avoir entre 22 et 25 ans et être titulaire au minimum d’une licence pour devenir lieutenant. Les candidats éligibles suivent ensuite une formation de 24 mois dans une école de police, avant d’être définitivement opérationnels sur le terrain.

“Il n’y a aucun problème si l’on est une femme,” précise M.K. policière depuis 14 ans. “Pour intégrer la police, il suffit simplement de ressentir un minimum de patriotisme, d’être en bonne forme physique, et surtout d’avoir le sens de l’intérêt général.”

Portes ouvertes de la police dans toutes les wilayas du pays, lundi 21 et mardi 22 juillet.

A Alger, place de la Grande Poste, 10h-2h du matin.

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