Révélation. Des postes budgétaires vendus à 100 millions de centimes : la corruption mine le secteur de l’Education

Redaction

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Personne n’en parle mais le phénomène prend des proportions alarmantes : la corruption dans le secteur de l’Education s’est propagée et banalisée de façon chronique. Cette corruption concerne surtout le recrutement des personnels de l’Education à travers le pays. Et son ampleur se mesure par région, ce phénomène étant devenu presque «naturel» dans certaines régions du pays.

Une source du ministère de l’Education, parlant sous couvert de l’anonymat, nous dresse un tableau des plus sombres sur une situation inquiétante qui requiert une intervention urgente des autorités publiques. «Il existe un lobby solide aux ramifications complexe au sein du secteur de l’Education. Une véritable mafia qui sous-traite avec d’autres réseaux locaux, surtout dans les wilayas de l’Algérie profonde. Tout le monde le sait, personne n’en parle», nous dit-il. Et d’ajouter: «Savez-vous qu’il existe presque un barème pour les postes budgétaires du secteur. Un vrai menu ».

Notre source donne plus de détails: «Dans certaines wilayas que je ne citerai pas, on peut devenir directeur d’école moyennant la bagatelle de 100 millions de centimes, économe pour 70 millions, surveillant pour 25-30 millions et le reste se négocie entre 5 et 20 millions de centimes». Ahurissant! «Ces transactions se font localement avec une couverture au plus haut niveau ministériel », précise notre interlocuteur. Selon ce dernier, «ce lobby est d’une puissance inouïe et est tellement ancré dans le secteur qu’il est très difficile de le déstabiliser». «C’est une réalité que beaucoup de monde connait, mais personne ne bouge le petit doigt», déplore-t-il.

Le département ministériel de l’Education, dirigé par l’inamovible Boubekeur Benbouzid, vit, ainsi, une situation de non-droit rocambolesque avec tous les dégâts que cela suppose. Car si les recrutements se font sur ces bases, il est évident que la qualité des prestations fournies en pâtit, sans même parler du côté éthique et des atteintes aux lois en vigueurs. Des pratiques qui ne semblent pas inquiéter le gouvernement, en tous cas pas au même niveau que ce qui se passe à la Sonatrach ou au ministère des Travaux publics. Pourtant, le secteur de l’Education est aussi important que ces derniers si ce n’est plus. Et l’ordre établi semble bien parti pour durer encore longtemps, favorisant l’enrichissement crapuleux d’un clan solidaire et un nivèlement par le bas de nos écoles.

Un petit coup d’œil dans ce secteur révélerait bien des choses aux initiateurs de la très médiatisée «campagne mains-propres». A moins que cette dernière ne soit enclenchée à des fins purement politiciennes…

Yasmina B.