Révélations. Un rapport secret établit un lien direct entre la dégradation de la situation sécuritaire en Kabylie et le conflit libyen. Alger sur le point de lâcher Kadhafi

Redaction

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Les partisans de l’intervention militaire en Libye (La France et la Grande-Bretagne en tête), promettaient que la guerre serait brève et « propre ». Or, depuis l’adoption de la résolution 1973 par le conseil de sécurité de l’ONU, le 26 février 2011, autorisant une intervention militaire aérienne en Libye, – qui est aussi appuyée discrètement par des opérations au sol- le conflit n’en finit pas de se prolonger dans le temps et l’Otan de s’enliser chaque jour un peu plus dans le bourbier libyen.

Les « rebelles », armés et soutenus financièrement par l’occident, peinent à faire la différence sur le terrain. Du coup, la coalition a décidé de changer son fusil d’épaule et de renforcer son action politique et diplomatique afin d’isoler davantage Kadhafi et le priver de ses derniers appuis sur la scène internationale et notamment régionale, dont l’Algérie.

Accusée d’abord, sans preuves fiables, par le Conseil National de Transition Libyen (CNT) de soutenir militairement Khadafi, l’Algérie s’en est défendue maladroitement et a très mal géré diplomatiquement cette campagne d’intimidation.
En juin, c’est la France qui s’en mêle et interroge Alger sur son éventuel soutien au « guide », avant de se raviser. Et pour finir, c’est l’Otan qui demande aujourd’hui à l‘Algérie de prouver qu’elle ne fournit pas d’armes à Kadhafi. L’étau se resserre.

Cette situation embarrassante gêne bien évidemment le pouvoir algérien à un moment où celui-ci essaye de mener ses « réformes démocratiques » pour donner des garanties à l’opinion internationale et éviter un scénario à l’égyptienne.

Lâcher Kadhafi

Pour se sortir de cette mauvaise passe, le pouvoir algérien a été obligé de reconsidérer sa position dans le conflit libyen. Selon des informations obtenues par Algerie-Focus.com de source diplomatique, Alger réfléchit au moyen de prendre ses distances avec Kadhafi sans que cela n’affecte ses intérêts dans la région. Selon notre source, le président Bouteflika a demandé à l’ex-ministre de la solidarité nationale, Saïda Benhabylès, de nouer un premier contact avec le CNT. Cette dernière a séjourné en juin à Benghazi où elle a pu discuter avec quelques représentants du conseil d’un propable « lâchage » graduel de Khadafi par l’Algérie

Officiellement, Saïda Benhabyles a fait le déplacement en Lybie dans le cadre d’une mission d’exploitation organisée par le Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (Ciret-AAVT). L’ex-patron de la DST française, Yves Bonnet, faisait lui aussi partie de cette mission.

Selon notre source, le rapport des deux experts conclut -fait troublant- que la dégradation du climat sécuritaire en Kabylie est liée directement au conflit libyen, lequel profiterait également à l’AQMI qui se ravitaillerait en armes et munitions.

La Tunisie et la Mauritanie devraient reconnaître la CNT

Adoptant une position neutre depuis le début du conflit, le gouvernement du premier ministre tunisien Béji Caïd Essibsi pourrait basculer dans le camp de la CNT. En effet, l’aggravation de la situation des réfugiés, la présence des troupes kadhafiennes à ses frontières, les pressions exercées par les américains, les multiplications des reconnaissances de la CNT par les chancelleries occidentales et arabes -notamment l’Allemagne, le Canada et dernièrement les Emirats Arabes Unis-, poussent le gouvernement tunisien à abandonner sa neutralité et se ranger du côté de la CNT. De plus, celui-ci vient de renforcer ses rangs avec deux nouveaux poids lourds, en l’occurrence Sassi Grada et Osman Khalifa Omar, les deux principaux généraux « déserteurs » de Khadafi à l’ouest, qui représentent désormais la branche radicale du CNT, opposée à toute négociations avec le colonel.

Pour toutes ces raisons, il est fort probable que la Tunisie reconnaisse le CNT. Idem pour la Mauritanie qui devrait suivre.

Ce revirement changera complètement la donne dans ce conflit et mettra de facto l’Algérie dans une situation délicate. Le pouvoir algérien verra alors sa marge de manoeuvre se réduire, et n’aura propablement d’autres choix que celui de sacrifier Khadafi sur l’autel de la real politik.

Rédaction Algerie-Focus.com

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