Lu sur Le Midi Libre
Chéraga, Bouchaoui, la Bridja (Staouéli), Zéralda, les stations-service situées sur le territoire de ces communes ont été prises d’assaut, jeudi, par les automobilistes en quête de carburants pour leurs véhicules.
De longues files de voitures se sont formées tout au long de la journée de jeudi et jusque-tard dans la nuit devant les stations-services qui avaient encore du carburant dans les cuves. Certaines stations-service avaient écoulé en un temps record le quota qui leur était réservé pour « tenir » deux jours.
Elles étaient en rupture de stock à l’image de celle du centre-ville de Zéralda où l’accès était tout simplement fermé.
Pas une goutte d’essence. Ni « normal », ni « super » mais encore du sans-plomb. A Bouchaoui, il ne restait que du sans-plomb en début d’après-midi. Aucune goutte de « super », ni de « normal ». Le gas-oil était par contre disponible. Les automobilistes qui anticipaient sur une pénurie pour les prochains jours faisaient le plein de leurs réservoirs.
A un automobiliste qui se contentait de ne «mettre» dans le réservoir de sa voiture que 200,00 DA d’essence sans plomb, seule catégorie disponible à Bouchaoui, le pompiste lui a conseillé vivement de prendre ses précautions pour les jours à venir. « Nous ne savons pas quand nous serons approvisionnés de nouveau », a-t-il confié.
La crise du carburant qui sévit dans l’Ouest du pays a-t-elle atteint la capitale ? Ou s’agit-il simplement de rumeurs sur une éventuelle rupture de stock de carburants chez Naftal qui a précipité les automobilistes algérois à « faire la queue » durant de longues heures devant les stations-service pour remplir du précieux liquide leurs réservoirs. Problème qui agace bien des automobilistes algérois qui ne souhaitent pas vivre le cauchemar des automobilistes de l’ouest du pays, notamment la wilaya de Tlemcen et celles qui lui sont limitrophes.
Les files d’attente devant les stations-service, sont devenues une image quotidienne à Oran, Mostaganem, Aïn Temouchent et Sidi Bel-Abbès. Et la crise persiste toujours. Les raisons invoquées : la contrebande et la spéculation qui ont vite pris de l’ampleur n’épargnant pas les villes de l’Ouest. Les mesures drastiques prises par les autorités algériennes pour contrôler et surveiller les frontières ouest du pays ont donné des fruits. Les contrebandiers n’ont plus cette facilité de franchir les bandes frontalières avec l’aisance qu’on leur a connue dans un passé récent.
Les grandes quantités de carburants saisies par les douaniers et les corps de sécurité attestent d’une certaine efficacité des opérations effectuées sur le terrain par ces derniers. A dos d’âne ou dans des réservoirs conçus pour le trafic de carburants, les hallabas se sont livrés durant de longues années à la contrebande très juteuse de carburants.
Ces hallabas ont asséché les réservoirs des stations-services de la wilaya de Tlemcen, au point de pousser les automobilistes de cette région à sortir dans la rue pour exprimer leur courroux. Après Tlemcen, ce fut au tour de la wilaya d’Oran de connaître les affres d’une longue attente devant les stations-services avant de pouvoir se voir servir du carburant. Un phénomène accentué ces derniers jours par la livraison aux stations-service d’une essence « polluée » qui a causé des dégâts sur les pompes à essence des véhicules.
Par un effet de dominos, c’est au tour de la wilaya d’Alger de « vivre » les hantises d’une rupture de stock de l’essence au niveau des stations-service. Les assurances fournies par Naftal, jeudi, quant à la disponibilité en quantité et qualité dans les stations-service du carburant n’a pas convaincu grand monde. « Les inquiétudes sur l’offre des produits Naftal ne sont pas fondées », a déclaré à l’APS Mohamed Arezki Rabia, directeur de la branche commercialisation de Naftal.
Quelle est alors l’explication du problème qui a fait courir les automobilistes algérois à « vivre » une crise de nersf devant les accès des stations-services. Les automobilistes eux ne savent pas grand-chose des causes réelles du problème. Des rumeurs d’une pénurie, d’une essence « polluée » ont suffi pour alarmer tous les Algérois, propriétaires d’un véhicule. Qui est responsable de ces « échos » qui sont parvenus aux oreilles des automobilistes ?
Les contrebandiers ou les hallabas? Ils sont invisibles à Alger. Leurs relais pour contrecarrer les mesures prises par le gouvernement pour renforcer le contrôle dans les zones visant essentiellement à lutter contre la contrebande de carburants. Des questionnements auxquels il convient de répondre dans l’urgence avant que la situation n’atteigne le point de non-retour.