Revue de presse. Algérie : La situation politique et sécuritaire « n’a jamais été aussi précaire »

Redaction

Lu sur Atlas Info

A quelques mois des élections présidentielles, la situation politique et sécuritaire en Algérie « n’a jamais été aussi précaire », ce qui laisse augurer que l’année 2014 « sera de loin bien plus tumultueuse », souligne le think tank américain Atlantic Council, dans une analyse intitulée : « Un tournant pour l’Algérie ? ».

« Une année après l’attaque terroriste ayant ciblé le complexe gazier de Ain Amenas, la sécurité en Algérie reste précaire et la stabilité le long de ses frontières sud avec la Tunisie et la Libye constitue une source de préoccupation majeure », notent les auteurs de cette analyse, Karim Mezran et Llana Hosios.

Pour eux un changement dans le paysage politique en Algérie est de nature à déstabiliser « la situation sécuritaire dans le pays à cause essentiellement du contrôle qu’exerce l’état sur le secteur sécuritaire ». Et d’expliquer qu’une détérioration de la situation sécuritaire est à même de « dé-légitimer le pouvoir algérien qui est très étroitement lié à l’appareil sécuritaire. Un changement dans l’un se répercutera vraisemblablement sur l’autre ».

Par ailleurs, l’analyse pointe du doigt le « manque de procédure de succession à la tête de l’état, ce qui pourrait engendrer un vide et des divisions au sein de l’élite au pouvoir, dont une guerre intestine est de nature à plonger le pays dans une crise politique ».

Atlantic Council relève, par ailleurs, que cette situation a pour corollaire la persistance des activités terroristes en Algérie durant ces dix dernières années, ce qui atteste de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, avec en toile de fonds la déstabilisation de la région du Maghreb et du Sahel.

« La porosité des frontières sud de l’Algérie due à un contrôle inefficace a donné lieu à la circulation des armes, de drogues, et des terroristes de et vers les pays du voisinage », note l’analyse, en mettant en garde contre la montée en puissance d’Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI), un groupe terroriste « dont les origines remontent à la guerre civile en Algérie ».

Mezran et Hosios rappellent que l’opération de prise d’otages sanglante d’Ain Amenas par un groupe affilié à AQMI a été « particulièrement significative de par l’envergure et la complexité de cette attaque qui a été bien plus grande que les projections des analystes », en soulignant qu’une « crise politique née des prochaines élections présidentielles ou dans le processus menant à cette échéance est à même de créer un vide politique qui pourrait être facilement exploitée par AQMI ou un autre groupe militant ».