Madrid. Soirée du 3 janvier 1967. Fin de la chasse à l’homme. Mohamed Khider, 55 ans, l’homme au «trésor du FLN» gît sur le macadam givré du (paseo) San Francisco de Sales, froidement abattu de cinq balles par un tueur à gages à la solde du régime de Boumediène.
«El Dirigente argelino…Asesinado por pistoleros de Bumedien», titrait le lendemain Madrid, quotidien du soir qui consacra sa une et de longues pages au militant nationaliste. «Bien évidemment, l’affaire a été classée par le régime du général Franco et le crime est resté sans suite», rappellera Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais en chinant dans ses vieilles archives.
Secrétaire général et trésorier du FLN à l’indépendance, Khider, en exil en Suisse puis en Espagne sous botte franquiste, était l’homme à abattre. Pour 50 millions de francs suisses (5 à 6 milliards de francs anciens représentant la somme des avoirs du FLN placés à la Banque commerciale arabe de Genève, la BCA, au nom de Khider) et dont une bonne partie avait été mise à la disposition de l’opposition (du FFS de Hocine Aït Ahmed, au PRS de Boudiaf/CNDR, l’OCRA de Lébjaoui), le dirigeant historique de la Révolution a longtemps tourmenté les maîtres du pouvoir d’Alger et donnait du fil à retordre aux régimes successifs de Ben Bella et de Boumediene.
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