Revue de presse. Interview de Pierre Stambul co-président de l’Union juive française pour la paix

Redaction

Après deux semaines d’intenses raids aériens sur Gaza suivis par une incursion terrestre, le décompte macabre n’en finit pas de distiller l’horreur. Plus de 500 morts dont la moitié sont des enfants de moins de douze ans. Il s’agit de l’agression la plus meurtrière depuis l’opération Plomb Durci en 2008-2009 qui avait fait plus de 1300 morts.

Pierre Stambul, co-président de l’Union Juive Française pour la Paix nous livre son analyse de la situation .

L’attaque israélienne sur Gaza vient de connaître un tournant dramatique avec le massacre de masse commis dans le quartier de Shayjaya que d’aucuns qualifient de crimes de guerre. Quel commentaire faites-vous par rapport à ces événements ?

Des voix hélas représentatives en Israël poussent au massacre de masse. Jacques Kupfer du Likoud international écrivait quelques jours avant ce massacre : « Si nous voulons mettre un terme à la guerre, nous devons raser Gaza. Gaza doit devenir un champ de ruines d’où ne peuvent sortir que des gémissements. » On est au-delà du crime de guerre. Déjà avant ce massacre les Gazaouis posaient la question : « pourquoi la communauté internationale qui a inculpé les dirigeants serbes ou rwandais ne poursuit-elle pas les dirigeants occidentaux qui ordonnent de tirer sur des enfants, qui font vivre les gens en cage et qui utilisent des armes interdites (uranium appauvri, bombes à fragmentation …) ?

On a vu des images choquantes à Sdérot où des Israéliens venaient admirer les raids sur Gaza. Comment une partie de la société israélienne peut-elle aujourd’hui se réjouir de la mort de centaines de civils dont des enfants ?

En 2008-2009, lors de « Plomb Durci », lors du massacre précédent, l’armée israélienne avait empêché l’entrée des journalistes à Gaza et ceux-ci avaient regardé depuis Sdérot le pilonnage comme on joue à un jeu vidéo. L’anticolonialiste israélien Michel Warschawski vient d’écrire un texte superbe intitulé « vers le fascisme » pour décrire l’évolution de sa société. L’insensibilité à la mort et à la souffrance de « l’autre », du palestinien touche la pseudo-gauche sioniste. Elie Barnavi vient d’évoquer cette guerre en ne parlant que des roquettes tirées depuis Gaza alors que plus de la moitié des mort-e-s sont des femmes, des enfants, des vieillards.

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