Revue de presse. Khalifa se sent trahi par ses proches

Redaction

abdelmoumen khalifa

Jugé en France, l’ex-golden boy Rafik Khalifa ne répondra pas aux questions du tribunal. Et pour cause : l’Algérie refuse qu’il quitte sa cellule.

Il coulera beaucoup d’eau dans l’oued El Harrach, dans la banlieue est d’Alger, avant que Rafik « Moumen » Khalifa, 47 ans, ne quitte sa cellule de la prison voisine pour être présenté devant un juge. Poursuivi en France dans le cadre du procès qui se déroule du 2 au 20 juin au tribunal de grande instance de Nanterre, l’ex-patron du groupe Khalifa est jugé par défaut pour banqueroute et détournement de fonds liés notamment à la cession, pour 16 millions d’euros, de la villa Bagatelle, à Cannes, achetée 35 millions d’euros un an plus tôt, et à la revente des avions de Khalifa Airways pour 5,5 millions d’euros.

La justice française a bien demandé à « emprunter » l’accusé le temps du procès, en vain. Tayeb Louh, le ministre de la Justice, a tranché : « L’Algérie n’extrade pas ses citoyens pour qu’ils soient jugés à l’étranger. » Et à domicile ? Certes, la justice algérienne a déjà condamné Khalifa, en 2007, à la prison à perpétuité (pour association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels). Mais depuis son extradition de Londres, le 24 décembre 2013, le célèbre prisonnier n’a pas été présenté une seule fois devant un juge d’instruction…

Il se sent « trahi et abandonné »

Confiné dans le carré « VIP » de la prison d’El Harrach, placé sous haute surveillance de jour comme de nuit, l’ex-golden boy ne se mélange pas aux autres détenus, ne reçoit que de très rares visiteurs – notamment son frère, sa fille de 16 ans vivant en France – et « se sent trahi et abandonné par ses amis », selon une source algéroise. Quant aux avocats, ils ne se précipitent pas pour plaider sa cause. « Tout le monde sait que Khalifa est aujourd’hui désargenté, que l’instruction pour un nouveau procès peut durer des années et que l’homme n’est sans doute pas prêt à livrer tous ses secrets », confie un bâtonnier.

Lu sur Jeune Afrique 
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