La rentrée politique est-elle une fiction fabriquée par le pouvoir, ou pas ? En tout cas, la question de la succession de Abdelaziz Bouteflika, mise entre parenthèses après le 17 avril 2014, revient sur le tapis et anime un sérail paniqué en l’absence de «plan B».
«Pas de plan B». B, comme Bouteflika, ou, plus précisément, l’après-Bouteflika. L’affirmation de ce cadre du Palais présidentiel laisse s’esquisser l’incroyable incertitude dans les hautes sphères : «Le pire est qu’il semble qu’il n’y ait aucune solution d’urgence si le Président venait à disparaître demain ou dans deux ans, s’inquiète un ancien chef de gouvernement. Cette situation d’incertitude est très dangereuse.» Car à peine la rentrée entamée, le sérail a bruissé de mille rumeurs avant que ne se réenclenche la fièvre politico-médiatique qui avait déjà marqué la présidentielle d’avril 2014.
D’abord, il y eut cette rumeur qui envahit rapidement les salles de rédaction répercutée par les journalistes rentrés de vacances : la détérioration brutale de la santé du président Bouteflika. «C’est vrai qu’il fait de courts séjours en Suisse pour se requinquer, et chaque absence est interprétée comme une plongée dans le coma ou un état léthargique fatidique, mais il n’en est rien», soutient une source à la présidence de la République qui, comme d’habitude, accuse «l’autre, là», le général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène, patron du DRS depuis 24 ans à ce mois de septembre, de distiller ces «rumeurs». «Et pas seulement à la presse, mais aussi parmi les hautes sphères afin de susciter des ambitions présidentielles chez certains hommes-clés du système, encouragés à sortir de la maison d’obéissance à Bouteflika pour se tailler le costard du prochain président», maugrée un cadre du FLN.
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