Plus de 7 % de la population souffre de dépression nerveuse ces dernières années, indique une étude réalisée par un groupe de chercheurs de l’Université du Queensland en Australie, et dont les résultats ont été publiés cette semaine, dans la revue »PLOS Medicine ».
Les chercheurs ont utilisé les données sur la prévalence, l’incidence et la durée de la dépression pour déterminer le fardeau de la maladie sur la santé sociale et publique à travers le monde. Avec un peu plus de 4 % de la population mondiale diagnostiquée, la dépression est globalement la deuxième cause de l’handicap.
Selon l’étude australienne, plus de 5 % de la population souffre de dépression dans la région MENA, où vit une majorité d’Arabes et de musulmans, mais aussi en Afrique subsaharienne, en Europe de l’Est et dans les Caraïbes. La prévalence de la dépression est cependant plus faible en Asie de l’Est, suivie par l’Australie/Nouvelle- Zélande et l’Asie du Sud-Est.
La Tunisie, en rouge sur la carte, est parmi les pays arabes où la prévalence de la dépression dépasse les 7 %, tout comme l’Algérie, la Libye, le Soudan, le Yémen, la Palestine et la Syrie. Le pays le plus déprimé est l’Afghanistan, où plus d’une personne sur 5 souffre de ce trouble. Le moins déprimé est le Japon, avec un taux de diagnostic de moins de 2,5 %.
Les chercheurs ont également quantifié le « fardeau » national de la dépression – c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne perd à cause de la dépression ou celui des morts prématurées liées à cette pathologie – et ils ont trouvé que ce « fardeau » est le plus élevé en Afghanistan et dans les pays de la région MENA, ainsi qu’en Érythrée, au Rwanda, au Botswana, au Gabon, à la Croatie, aux Pays- Bas et aux Honduras.
Il est cependant plus faible dans les économies les plus prospères de l’Asie, notamment au Japon. « Les conflits dans la région de l’Afrique du Nord/Moyen-Orient ont augmenté la prévalence de la dépression, ce qui explique leur classement en haut du tableau », notent les chercheurs. Les sociologues et spécialistes de la santé publique ont identifié des causes « macro-économiques » ou « environnementales » de la dépression.