Revue de Presse. Pourquoi Assia Djebar n’a pas eu le Nobel de littérature

Redaction

Ce n’était pas la première fois qu’elle était donnée favorite. Mais ce jeudi, le jury du Nobel de littérature a préféré la Canadienne anglophone Alice Munro à Assia Djebar, 77 ans. Pour les professionnels du livre en Algérie, plusieurs raisons expliquent ce choix. 

Pas assez universelle ? « A l’exception de Loin de Médine, un des romans les plus forts sur la décennie noire, l’oeuvre de Assia Djebar n’est sans doute pas assez universelle, analyse le journaliste et critique littéraire Rachid Mokhtari. Ses romans restent dans la sphère méditerranéenne. » Pourtant, Alice Munro, 82 ans, est devenue célèbre en écrivant des nouvelles… ancrées dans la vie des campagnes de l’Ontario. Mais Fatiha Soal, gérante de la librairie Les Mots à Alger pense aussi que la récurrence des mêmes thématiques, « les femmes, la Révolution algérienne », joue aussi en sa défaveur.  L’impératif de la langue maternelle ? « Dans l’histoire des Nobels de littérature, on voit bien qu’il est toujours décerné à un auteur qui écrit dans sa langue maternelle, ce qui n’est pas le cas de Assa Djebar », relève pour sa part Abderrahmane Ali-Bey, gérant de la librairie du Tiers-Monde, qui prédisait déjà la victoire de la Canadienne mercredi. Lorsqu’en 2000, l’auteure des Alouettes naïves reçut le prix de la paix des éditeurs allemands, elle s’était exprimée à ce sujet : « J’écris donc, et en français, langue de l’ancien colonisateur qui est devenue néanmoins et irréversiblement celle de ma pensée, tandis que je continue à aimer, souffrir, également à prier quand parfois je prie, en arabe, ma langue maternelle. »

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