La campagne pour la présidentielle s’est ouverte, hier samedi, en Tunisie. Pour la première fois, le 23 novembre prochain, les Tunisiens pourront élire librement leur chef de l’Etat. Les pouvoirs du futur président ont été restreints par la nouvelle Constitution de janvier dernier, l’essentiel de l’exécutif étant désormais entre les mains du chef du gouvernement. Mais 27 candidats sont tout de même en lice avec un favori, Beji Caïd Essebsi, chef de Nida Tounes, le parti séculier arrivé en tête des législatives.
A près de 88 ans, Beji Caïd Essebsi, « BCE », comme on l’appelle en Tunisie, séduit par sa verve et son sens du spectacle dans les meetings. Par son expérience aussi car il fut à la tête de ministères clés sous Bourguiba puis chef du gouvernement au lendemain de la révolution. En revanche, on lui pardonne peu sa présidence du Parlement sous Ben Ali.
Autres candidats forts d’une représentativité à l’Assemblée : Slim Riahi, milliardaire controversé car populiste et à la fortune trouble. Son Union patriotique libre (UPL) est arrivé troisième aux législatives, juste devant le Front populaire, coalition de gauche, qui a elle aussi son candidat, Hamma Hammami, opposant historique à Ben Ali.
Pas encore de candidat pour Ennahda
Six membres de l’ancien régime sont aussi en lice dont Kamel Morjame, dernier chef de la diplomatie de Ben Ali. L’actuel chef de l’Etat, Moncef Marzouki, et le président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaafar prennent tous deux part à des tractations entre sociaux-démocrates dans l’espoir d’appuyer un candidat commun pour contrer la bipolarisation entre Nida Tounes et Ennahda. Quant aux islamistes justement, désormais deuxième force de l’Assemblée et sans candidat, ils n’ont toujours pas déclaré qui serait pour eux le mieux à même d’incarner le consensus.
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