Lu sur Le Soir d’Algérie
Depuis quelques jours, certains produits alimentaires et nombre de produits agroalimentaires, souvent d’importation, connaissent une forte hausse des prix. Des augmentations que les commerçants de détail et de gros imputent à la récente dévaluation du dinar.
Sur les étals des épiceries et des superettes, plusieurs produits alimentaires et agroalimentaires ont été touchés par une «inattendue » hausse des prix. Des flambées que les vendeurs imputent aux grossistes.
De leur côté, les grossistes mettent en avant la dévaluation du dinar. Une dépréciation qui, selon eux, s’est «automatiquement» répercutée sur les activités des importateurs.
«Cette hausse des prix a touché les produits alimentaires et agroalimentaires provenant de l’importation tels que les fromages, les jus, les chocolats, les conserves, …», précise Hamid, commerçant grossiste à Jolie Vue, à Kouba.
Une augmentation qui selon lui, varie entre 1 à 3%. Pourtant, certains produits alimentaires ont atteint une hausse de 100%. C’est le cas des légumes secs notamment l’haricot sec. «Le prix de gros du premier choix de l’haricot sec, provenant de l’Amérique, est passé de 185 DA à 255 DA le kilo.
Quant au choix moindre, provenant d’Egypte, il est cédé à 220 DA le kilo», précise Hamid. Une flambée qu’il incombe au «monopole » d’un seul importateur. Idem pour la pâte de chocolat de la marque «Nutella» dont le pot de 800 grammes est passé de 460 DA à 620 DA. Un produit qui malgré son prix «exorbitant» demeure rare sur le marché.
«Le Nutella fait l’objet de vente concomitante puisque l’importateur impose aux demandeurs d’autres produits qui s’écoulent difficilement contre cette pâte à tartiner», explique le commerçant. Même les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle n’ont pas été épargnés.
C’est ce que confirme Boubekeur, commerçant grossiste de ces produits. «Les prix de certaines marchandises notamment celles de l’importation ont connu une hausse depuis plus de 20 jours», a-t-il affirmé. Chez son voisin Abderrahim, grossiste de produits agroalimentaires, c’est la dissonance. Pour lui, les prix de ses produits (fromages, jus, boissons énergétiques…) n’ont pas bougé d’un iota.
Et d’expliquer : «Tous ces produits proviennent d’Amérique latine et de certains pays d’Asie notamment l’Inde et la Chine. Comme le dollar américain a chuté depuis un mois et demi, les prix des importations n’ont pas changé malgré la dévaluation du dinar». D’autant plus, enchaîne-t-il, qu’«ici c’est le Souk du bazar.
Il n’est pas soumis au contrôle et n’obéit à aucune règle ou logique». Les explications de l’UGCAA L’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) évoque, de son côté, plusieurs facteurs qui ont provoqué la hausse des prix des produits alimentaires et agroalimentaires. Selon son porte-parole, Hadj Tahar Boulenouar, la dévaluation du dinar est en tête. Suivent les perturbations du marché mondial qui se répercutent sur le marché national.
Il pointe aussi du doigt la «dépendance» de l’Algérie de l’importation puisque, souligne-til, «nous importons plus de 50% des nos besoins en produits alimentaires ». Autre facteur : la forte demande sur certains produits alimentaires en cette période de froid. «Selon les importateurs et les fournisseurs, les prix des légumes secs ont connu une hausse de 25 à 30%», précise-til encore.