Revue de presse. Quand Lamamra refuse de serrer la main du ministre marocain

Redaction

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Lu sur Le Jeune Indépendant

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a refusé de serrer la main à son homologue marocain Salaheddine Mezouar, rencontré en marge de la réunion des ministres des AE qui se tient depuis hier à Bamako, la capitale malienne.

En effet, selon le porte-parole des AE, Amar Belani, Lamamra et son homologue marocain n’ont eu aucun entretien en marge de la réunion ministérielle de Bamako, comme cela a été rapporté par certains médias marocains.

«Certains médias marocains font état d’entretiens qui auraient eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue marocain en marge de la réunion ministérielle de Bamako.

«Je tiens à démentir formellement ces allégations saugrenues», a précisé Belani dans une déclaration à l’APS. «Les deux ministres se sont salués dans la salle des conférences et ont échangé des propos de courtoisie. Il n’y a eu ni entretiens ni discussions sur la prétendue ouverture d’un dialogue constructif, comme le rapportent spécieusement ces mêmes médias (marocains)», a-t-il ajouté.

Le journal électronique marocain www.360.ma a indiqué hier dans un article que le ministère marocain des Affaires étrangères s’est entretenu à Bamako avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, en marge des travaux de la réunion ministérielle sur la mise en oeuvre de la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel.

Ainsi, le Maroc continue de mentir sur tous le plans, y compris en utilisant maladroitement un site internet pour balancer des «fausses informations» et en mentant comme d’habitude sur l’arrestation du jeune homme auteur du forfait contre le consulat d’Algérie à Casablanca. Celui-ci a été vu dernièrement dans une autre manifestation hostile à l’Algérie.

Le jugement contre «ce sinistre individu, connu pour ses accointances avec la police marocaine, aurait été fixé au 20 novembre» et Alger a des raisons de penser que «toutes les actions appropriées n’ont pas été réellement prises» dans cette affaire selon une source diplomatique algérienne. L’Algérie a exigé à des autorités marocaines d’être associée à la procédure contre «le nervi» qui a profané l’emblème national.

De même que les chaînes de télévision publiques et privées du royaume ont reçu comme consignes de traiter de cette «affaire» à travers des émissions spéciales qui ont fait appel à toute leur armada d’universitaires et de «spécialistes maison». Tous les invités n’ont pas manqué de critiquer la position algérienne et d’exalter le courage du souverain chérifien. Mais tous les intellectuels marocains ne sont pas au service du roi.

Et il y en a un qui ne se privent pas de mettre à nu toute la plaidoirie de ses concitoyens. Dans une contribution publiée le 10 octobre dernier sur le site électronique lakome.info, Ahmed Benseddik, un technocrate marocain ayant rompu son allégeance envers le roi Mohamed VI, et directeur exécutif du 1200e anniversaire de la fondation de Fès, juge que les récentes sorties politiques du souverain marocain Mohamed VI «traduisent le désarroi d’un homme et l’échec d’un système de gouvernance» où le roi reconnaît que le dossier du Sahara occidental «traverse un moment pénible».

«En réalité, ajoute-t-il, le discours du Roi du 10 octobre (devant le Parlement marocain) reconnaît à demi-mot le déficit de vision stratégique diplomatique au Maroc et l’absence de la diplomatie préventive». Selon lui, les millions de dollars dépensés par le palais royal et ses organes sans aucun contrôle parlementaire, pour s’attirer la sympathie de certains lobbies aux Etats-Unis et ailleurs, «n’ont pas été très rentables».

Il a souligné que le roi Mohamed VI sait très bien que dans la question du Sahara occidental, comme dans tous les autres domaines dont le Palais monopolise la gestion, «les parlementaires sont réduits à de simples applaudisseurs». «Après chaque discours du roi, ils se précipitent devant les caméras pour en saluer le caractère historique et exceptionnel et ânonner que leurs partis sont mobilisés derrière «Sa Majesté le Roi» pour appliquer ses Hautes directives», dit-il.

«Les élites politiques, dont les députés et les partis, de par leur béni-oui-ouisme et leur silence, le populisme et l’indigence intellectuelle de certains de leurs leaders, portent une lourde responsabilité dans cette tragi-comédie dont l’enjeu n’est autre que l’unité nationale», a-t-il encore fait remarquer.

Revenant sur la question du Sahara occidental, Benseddik a affirmé que les derniers développements de ce dossier sur le plan mondial «ont de quoi inquiéter Rabat, puisque les pressions se font de plus en plus fortes pour trouver une issue à ce conflit qui a trop duré».

«Si le Maroc s’accroche à une seule solution, à savoir le plan d’autonomie, le rapport Tannock voté le 22 octobre par le Parlement européen cite, dans son paragraphe 99, le mot anglais selfdétermination (auto-détermination) à trois reprises», a-t-il précisé.

Benseddik a noté que la propagande officielle marocaine s’est «félicité de ce rapport», tout en omettant de relever que, selon le texte, le Parlement européen «se dit gravement préoccupé par le récent rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, et condamne les violations des droits de l’homme dont sont victimes les femmes sahraouies, qui se manifestent notamment par du harcèlement et des violences sexuelles».

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