Si la télévision est censée être le miroir de notre société, les Algériens ont parfois du mal à y voir leur reflet. Les chaînes de télé nous renvoient parfois une mauvaise image de nous-mêmes, au point où l’on se demande si elles s’adressent bien à nous.
Faut-il que nous soyons condamnés à la laideur pour que les nouvelles chaînes, sur lesquelles tant d’espoirs étaient fondés, nous servent encore les mêmes programmes ? «On voit bien qu’il y a des efforts pour faire différemment, mais ça ne passe pas. A part les micro- trottoirs dans lesquels nous avons l’impression que les interviewés disent ce qu’ils pensent vraiment de leurs responsables, il n’y a pas de différence notable. On a l’impression que c’est du réchauffé», confie un téléspectateur assidu des programmes des chaînes algériennes.
Les téléspectateurs ont le sentiment d’être coincés entre, d’un côté, une chaîne propagandiste (l’ex-Yatima) et, de l’autre, ses clones cathodiques ayant, eux aussi, le souci de ne pas froisser les hauts dirigeants.«En fin de compte, la seule chose qui les intéresse est que le contenu s’aligne sur la ligne éditoriale édictée en haut lieu, la qualité importe peu», rugit un fin connaisseur du secteur. Beaucoup s’élèvent contre le traitement sélectif –jusqu’à la caricature – de l’information aussi bien dans le public que dans le privé, ainsi que des sempiternels plateaux sur lesquels tout le monde est du même avis. D’autres, comme les versions cathodiques des journaux El Chourouk et Ennahar concentrent leurs efforts sur les informations de proximité. On peut même y voir un étonnant reportage sur «El Hadi, le vampire de Ghardaïa». Les débats et les émissions de divertissement drôles et intelligentes manquent cruellement à l’appel.
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