Revue de Presse. Stade du 5 juillet : « en 2003 déjà, nous avons relevé de graves anomalies »

Redaction

Stade du 5-Juillet Alger

 

Ce qui s’est passé samedi dernier au stade du 5-Juillet est grave et interpelle les consciences. L’année passée, un supporter du Mouloudia a perdu la vie en voulant escalader un poteau d’éclairage.

On avait tous déploré le décès, mais on a quand même parlé de l’inconscience du pauvre jeune qui n’avait pas mesuré le danger de son acte. Mais samedi dernier, les deux jeunes Sofiane Azib et Seif-Eddine Derhoum, qui avaient pris place au niveau de la maudite tribune, ont connu le même sort.

Ces derniers n’ont fait que manifester leur joie. Une réaction naturelle qui se déroule dans tous les stades du monde entier. Sauf que cette fois, les deux jeunes supporters usmistes étaient au mauvais endroit. C’est ce qu’on a appris, hier, lors de notre discussion avec un expert du CTC.

«VOILÀ POURQUOI UNE PARTIE DES GRADINS A CÉDÉ»  

Sous couvert de l’anonymat, ce dernier nous a expliqué que «la mort des deux supporters des deux supporters est due à ce qu’on appelle un poinçonnement survenu au niveau de le tribune. C’est un effondrement d’une partie des gradins où l’infiltration d’eau et la corrosion des aciers sont très importantes.

Cette partie des gradins était déjà très affaiblie, conjuguée au poids des supporters qui sautaient». Peut-on dire pour autant qu’il n’y a pas de responsabilité dans la mort des deux jeunes ? «Non», rétorque l’expert du CTC qui nous explique pourquoi.

«L’INFILTRATION DES EAUX ET LA CORROSION DE L’ACIER DURENT DEPUIS 2003»

Notre interlocuteur nous fera savoir qu’«une équipe d’experts du CTC s’était déplacée au stade du 5-Juillet et à la Coupole, au lendemain du tremblement de terre de Boumerdès en 2003 et à avait déjà relevé de graves désordres, dont d’importantes infiltrations d’eau, diverses fissures dans les gradins et une corrosion de l’acier.»

Pourquoi n’ont-ils pas alors décidé de la fermeture du stade ? «La mission du CTC, c’est de faire des constats et de proposer des solutions, nous n’avons pas l’autorité de fermer un stade». Et de nous faire cette comparaison pour simplifier les choses : «Le CTC est comme un médecin, il explique au patient sa maladie, mais c’est à ce dernier de décider de se faire opérer ou de se contenter d’un traitement.»

«TOUTE LA TRIBUNE SUPÉRIEURE DOIT ÊTRE DÉMOLIE»

Et maintenant ? Que doit-on faire avec ce bijou construit après l’Indépendance, ce pan entier de l’histoire du sport algérien ? Le démolir complètement et reconstruire un nouveau stade, comme l’ont fait les Anglais avec Wembley ou le restaurer sans toucher  ses fondements, comme l’ont fait les Brésiliens avec le Maracana ?

Notre expert est catégorique : «Une équipe du CTC s’est déplacée au stade le lendemain du match (Ndlr, hier après-midi), mais elle n’a pas encore achevé son travail.

Toutefois, a-t-il ajouté, nous allons recommander aux responsables du ministère de la Jeunesse et des Sports la démolition entière de la tribune supérieure qui ne répond plus aux normes strictes de l’Eurocode.»

Notre interlocuteur nous explique pourquoi il faudra démolir la moitié du stade : «Le stade du 5-Juillet est très exposé à la chaleur, aux pluies et changements climatiques, son béton est très sollicité et demande un entretien régulier et approfondi.» Ce qui n’a pas été le cas depuis de longues années.

Lire la suite sur Le Buteur