La Capitale va faire peau neuve pour 2030, et pour atteindre ce but plusieurs chantiers ont déjà débuté. Ce projet d’urbanisme mené par Mohamed Kebir Addou, le wali d’Alger a pour ambition de faire naître une nouvelle ville. Comment vont se dérouler les 20 prochaines années à Alger ?
Le wali d’Alger a lancé un important développement de constructions dans la capitale. Pour élaborer la vision d’Alger à horizon 2030, il a collaboré avec plusieurs experts internationaux. Ensemble ils ont dessiné une déclinaison concrète de la transformation de la Capitale, chantier par chantier, en identifiant les projets prioritaires.
Faire d’Alger une ville monde
La volonté du wali d’Alger est de donner de la puissance à la Capitale tout en conservant son identité. Il sera donc question de redessiner l’urbanisme d’Alger afin d’optimiser les points forts de la ville. Le but est de profiter du potentiel économique, social, politique et surtout géographique d’Alger, qui se situe au carrefour de la méditerranée occidentale et du Maghreb.
La stratégie de ce plan d’aménagement vise à développer l’attractivité économique de la capitale dans différents secteurs : l’industrie, l’agriculture et surtout impulser les politiques de développement durable pour ouvrir la voie aux autres villes du pays, avec notamment, l’introduction d’éco-quartier. La ville est un terreau favorable à toutes ces ambitions, puisqu’elle accueille les principales institutions et entreprises du pays.
Pour réaliser tous les chantiers, quatre étapes ont été programmées dans la planification :
2012-2016 : la structuration et l’embellissement de la ville
2017-2021 : l’aménagement de la Baie d’Alger
2022-2026 : l’étape de la structuration de la dernière couronne périphérique
2027-2031 : la consolidation de la « ville monde »
Les chantiers prioritaires réalisés entre 2012 et 2016
Ce projet d’urbanisme a été approuvé par les pouvoirs publics l’an dernier, et cette année, déjà la première étape du plan d’urbanisme a été entamée. Les premiers chantiers visent à traiter trois grands axes : la mobilité, l’embellissement et le développement maîtrisé. La priorité d’Alger 2030 est de régler les problèmes que les Algérois rencontrent au quotidien.
Les conditions de transport et de circulation dans la capitale engagent donc le premier grand chantier qui devrait faciliter le quotidien des Algérois, qui effectuent en moyenne 5,5 millions de déplacements quotidiens. Il sera question notamment de parachever le réseau routier afin d’améliorer les conditions de circulation dans Alger avec, parmi les multiples projets, l’élargissement du boulevard Said Touati à Bab el Oued, le parachèvement du tunnel du 1er mai qui mène vers le val d’Hydra et bien d’autres aménagements.
Le projet a d’autres grandes lignes prioritaires : la réhabilitation du centre historique, la reconquête du front de mer ou encore la restauration des équilibres écologiques.
Plusieurs quartiers périphériques vont connaître un souffle nouveau avec le développement de pôles d’activités dynamiques. Un aménagement de nouvelles centralités, autour des équipements structurants est prévu. Alger verra naître le Campus de médecine à Ben Aknoun, et celui de droit à Said Hamdine, ou encore le stade de Douéra et surtout la fameuse Grande Mosquée d’Alger à Mohammedia.
Si les chantiers prioritaires ont trouvé tous leurs prestataires pour les réaliser, les prochains paliers du réaménagement de la ville, sont encore soumis à appels à projets. Les pouvoirs publics étudient encore les candidatures des entreprises qui vont participer au plan stratégique d’Alger.
Une communication inaperçue
La capitale algérienne va donc bouleverser ses structures, et a déjà entamé sa mue. Pourtant ce projet ne semble pas faire réagir les Algérois, car ils restent trop peu informés sur l’évolution de leur ville. Ce manque d’information est tout simplement dû à une communication encore trop faible sur l’aménagement d’Alger.
Ces chantiers vont pourtant changer le quotidien des habitants, et cela dès à présent, avec des installations spéciales pour mener à bien les chantiers : une circulation entravée, un accès à la ville modifié, des paysages en construction seront indispensables. Ces étapes contraignantes mais nécessaires pour le plan Alger 2030 nécessiteraient une bien meilleure communication afin de réorganiser, en amont, le quotidien des Algérois, et offrir une meilleure promotion de la future capitale.
Enfin, une communication efficace et bien ciblée permettra d’apaiser les algérois qui se plaignent notamment des embouteillages chaque jour car ils sauront que les institutions publiques ont pris en charges leur difficultés.
Amina Boumazza