Après Sonatrach1, le procès de l’autoroute Est-Ouest est reporté à la prochaine session criminelle. La décision a été prise, cet après-midi, par le juge près le Tribunal d’Alger.
Le report du procès est motivé par l’absence à l’audience de l’avocat du principal prévenu dans ce dossier, Medjdoub Chani. Ce dernier a déclaré au président du tribunal, qui l’interrogeait sur l’absence de son défenseur Me Bourdon, que celui-ci n’avait pas pu obtenir un visa d’entrée en Algérie.
Medjdoub Chani a ensuite refusé que le tribunal lui désigne un avocat commis d’office. Suffisant, selon les avocats des 23 prévenus, pour que le procès soit renvoyé devant la prochaine session criminelle du tribunal criminel d’Alger, rapporte l’APS. « Nous avons demandé le report du procès », avait confirmé un peu plus tôt à l’APS un des avocats de la défense, arguant du fait que ce procès ne peut se tenir sans la présence de la défense du principal accusé dans cette affaire.
Dans un premier temps, l’audience, entamée dans la matinée, a été suspendue suite à l’insistance des avocats. Mais à la reprise, en début d’après-midi, les problèmes persistent. Certains avocats se sont même demandés si le refus des autorités d’attribuer un visa à l’avocat de Mejdoub n’est pas une manière de pousser le tribunal à repousser le procès à une date ultérieure.
Car, si parmi les 23 accusés, la majorité est constituée des fonctionnaires du ministère des Travaux publics, l’enjeu est de taille. Pour beaucoup de juristes, il est impossible de juger une affaire aussi lourde sans citer le ministre du secteur de l’époque, Amar Ghoul. Ce dernier a fait une déposition par écrit. Mais il n’est concerné ni comme témoins ni encore moins comme accusé.
Et pour noyer encore le poisson, les autorités ont décidé d’agir comme dans le procès de Sonatrach1. Le Trésor public s’est constitué partie civile à la dernière minute, suscitant ainsi les soupçons de la défense.
En somme, les juristes ont l’impression que les autorités veulent faire un « procès Medjdoub » et non de l’autoroute Est-Ouest. Car, l’enjeu est là !
Essaïd Wakli