Ne s’exprimant qu’indirectement, par la voix de ses ministres, sur les affaires de corruptions révélées au grand jour par le DRS et qui visent quelques uns de ses proches collaborateurs, le président Bouteflika devrait rompre le silence le 24 février à Oran, où il est attendu pour célébrer l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie et inaugurer le nouveau Centre de conventions.
Selon nos informations, Bouteflika devrait se prononcer personnellement pour la première fois sur le scandale financier qui éclabousse Sonatrach.
Son intervention porterait entre autres sur le cas de Mohamed Meziane placé sous contrôle judiciaire avec deux de ses fils et d’autres cadres supérieurs de Sonatrach.
Pour précision, l’enquête ouverte contre Mohamed Meziane se focalise sur l’attribution de plusieurs contrats à la société italienne Saipem, dont 43% du capital est détenu par l’ENI.
L’un de ses fils aurait exercé des responsabilités au sein de la filiale locale du groupe italien, Saipem Contracting Algérie. Il se trouve que Saipem a réussi à décrocher plusieurs marchés dans le secteur gazier au moment où Meziane occupait ses fonctions à la tête de la Sonatrach, notamment le contrat de construction du gazoduc GK3 qui reliera Hassi R’Mel à Skikda et El Kala, d’une valeur de 400 millions d’euros.
Mohamed Meziane devra s’expliquer sur la nature de ces contrats devant les juges du tribunal de Sidi M’Hamed en charge de ce dossier.
Dépendant du ministère de l’énergie et donc de son ministre Chakib Khalil, qui est lui même un proche du président Bouteflika, le scandale de Sonatrach n’a pas encore livré tous ses secrets.
A ce propos, l’intervention de Bouteflika le 24 février à Oran sera décisive quant à l’avenir du gouvernement actuel où plusieurs de ses hommes sont visés par les enquêtes du DRS.
Du coup, l’idée d’un probable remaniement ministériel pourrait servir d’issue de secours à Bouteflika pour dégager ses ministres du bourbier qui s’annonce.
RAF (avec Maghreb Confidentiel)