Scandales financiers: autoroute est-ouest et Sonatrach…

Redaction

La corruption socialisée en Algérie menace la sécurité nationale dont les scandales récents de la route Est/Ouest et de Sonatrach en sont les exemples vivants mais qui concernent également bons nombres d’autres secteurs. Dans ce cadre, il y a lieu de faire les précisions suivantes loin des règlements de comptes inutiles car une personne même inculquée par la justice est innocente jusqu’à preuve du contraire. Laissons le soin à la justice se faire son travail sereinement.

Le récent scandale après celui de la route Est/Ouest de Sonatrach qui je le précise n’aura pas de répercussions sur la production et les exportations de Sonatrach puisque depuis trois années, des nouvelles grandes compagnies étrangères n’ont pas soumissionnées et que la production et que les nouvelles découvertes ont été faites soit en partenariat avec les compagnies étrangères existantes/Sonatrach ou par Sonatrach seule possédant beaucoup de cadres compétents qui n’ont rien à envier aux étrangers.

Cependant ce scandale aura un impact négatif à court terme sur l’image de Sonatrach qui permet 98% des recettes en devises du pays et donc sur l’image de l’Algérie, car Sonatrach, c’est l’Algérie expliquant la résonance internationale du scandale. Mais, je pense qu’avec le temps après la stabilisation du management les choses reprendront leurs cours normaux sous réserve que cela rentre dans le cadre d’une plus grande moralisation des institutions. Car si la corruption existe dans tous les pays du monde, mais relativement faible en rapport à la richesse globale créée, en Algérie elle s’est socialisée touchant toutes les sphères de la vie économique et sociale.

Cela explique l’extension de la sphère informelle, produit du terrorisme bureaucratique, qui tire sa puissance de l’existence de cette sphère puisque fonctionnant dans un espace de non droit. Comme je l’ai rappelé souvent, la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption renvoie à la question de bonne gouvernance, de démocratie, de la rationalisation de l’Etat dans ses choix en tant qu’identité de la représentation collective.

Concernant l’aspect économique en Algérie il faut se demander pourquoi le faible impact de 200 milliards de dollars entre 200/2009 sur la sphère économique et donc sur la sphère sociale : corruption ((surfacturation ) ou mauvaise gestion des projets devant responsabiliser tant les cadres dirigeants mais également l’inefficacité des Ministères car nous assistons à une gestion administrative avec différentes interférences où souvent les gestionnaires ne sont pas libres de manager leurs entreprises ? Sont-ils réellement les seuls responsables ? Qu’en sera t-il des 150 milliards de dollars programmés 2010/2013 ?

En, résumé la lutte contre la corruption n’est pas une question de lois ou de commissions vision bureaucratique et d’une culture dépassée, l’expérience en Algérie montrant clairement que les pratiques sociales quotidiennement contredisent le juridisme. Il est utile de rappeler que le Président de la République lors de l’année judiciaire le 28 octobre 2009 se donne pour objectif de combattre la corruption, la bureaucratie dévalorisant le couple intelligence/ travail sur le quel doit reposer tout développement fiable et donc d’asseoir un Etat de droit.

Ce rêve si cher à tous les Algériens sera t-il réalisé ? Car comment mobiliser les citoyens au moment où certains responsables au plus haut niveau ou leurs proches sont impliqués ou supposés impliqués dans les scandales financiers et peuvent-ils avoir l’autorité morale auprès tant de leurs collaborateurs que de la population algérienne ?

Docteur Abderrahmane MEBTOUL, Professeur d’Université en management stratégique