Alors que le bilan s’alourdit après le violent séisme qui a secoué Alger tôt ce vendredi 1er août – 6 morts, 420 blessés et de nombreux dégâts matériels répertoriés à la mi-journée – voici quelques explications sur le phénomène géologique à l’origine de la catastrophe et quelques consignes à suivre s’il se reproduit.
Est-ce qu’un séisme comme celui de ce matin peut se reproduire?
Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il est impossible de prévoir le moment exact où va se produire un séisme. Le risque est plus élevé au nord de l’Algérie, même si des frottements intraplaques importants ne sont pas à exclure dans le reste du pays. De 80 à 90 secousses sont enregistrées en moyenne chaque mois par le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), la plupart de faible magnitude et non ressenties par l’homme.
Elles sont provoquées par des frottements entre les plaques eurasiatique et africaine au large des côtes algériennes. L’énergie s’accumule à l’endroit de leur confrontation, et se libère continuellement avec plus ou moins de violence. Un risque de tsunami semble toutefois à exclure, la faille étant située trop près du littoral et les magnitudes des séismes n’étant souvent pas assez élevées – épicentre à 19 kilomètres à l’est d’Alger et magnitude de 5,6 pour le séisme de ce vendredi 1er août.
Quelle est la bonne attitude à adopter en cas de séisme?
Les règles à respecter en cas de séisme sont simples. Si l’on est à l’extérieur, s’arrêter de conduire et s’éloigner des bâtiments. Si l’on se trouve à l’intérieur, se réfugier sous une table ou un bureau, éviter de s’approcher des fenêtres, et ne surtout pas sortir sur son balcon ou dans la cage d’escalier de son immeuble – la plupart des blessés du séisme de vendredi matin se trouvaient dans cette situation. Une fois les secousses terminées, il est essentiel de rassurer ses proches et de suivre les instructions de sécurité données par les autorités.
« On ne peut pas reprocher aux gens de n’avoir pas appliqué ces consignes ce matin », estime le Dr Mohamed Hamdache, chercheur au CRAAG. « Le travail de prévention doit être effectué en amont pour ne pas qu’ils paniquent, mais la peur demeure une réaction naturelle de l’être humain. »
Pourquoi les dégâts ont été beaucoup moins importants qu’en 2003?
Pour ce scientifique, la catastrophe du séisme de 2003 à Boumerdès – qui avait fait plus de 2.200 victimes, 10.000 blessés et 119.000 sinistrés à Alger- a provoqué une vraie prise de conscience des autorités concernant les dangers liés au risque sismique. La capitale et ses environs ont été reclassés de zone 2 (activité moyenne) à zone 3 (activité forte), et le respect des normes anti-sismiques est devenu obligatoire pour toute nouvelle construction.
« On ne peut pas comparer la catastrophe de 2003 avec celle d’aujourd’hui car la magnitude du séisme était nettement plus importante [7,1 contre 5,6 ndlr], mais les premiers bilans montrent bien que d’importants progrès ont été réalisés pour limiter au maximum les dégâts », conclut le Dr Hamdache.