Le châtiment corporel est-elle la méthode préférée des mères algériennes pour éduquer leurs enfants ? Cette question se pose plus que jamais à la lumière des chiffres très inquiétants révélés samedi par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Celle-ci a rendu public les résultats d’une étude universitaire réalisée par des enseignants en sociologie. Une étude qui a dressé ce constat amer : 3 millions de familles algériennes recourent au châtiment corporel ou la punition corporelle pour éduquer leurs enfants.
L’étude universitaire citée par LADDH révèle que ce sont les mamans qui sont les premières responsables de ces châtiments corporels. Contrairement à ce qui est véhiculé par les clichés et les idées préconçues, les mamans violentent davantage les enfants en Algérie que les papas. Preuve en est, 36 % des mères algériennes recourent au châtiment corporel pour corriger leurs enfants. Chez les papas algériens, l’usage des châtiments corporels se limite, à en croire notre source, à 26 %.
En revanche, dans 23 % des cas au sein des familles algériennes, les deux parents infligent une punition corporelle à leurs enfants. Par ailleurs, les frères, sœurs et les grands-parents sont impliqués dans 14 % des cas de châtiments corporels, nous renseignent l’étude citée par la LADDH. Ces chiffres prouvent que la famille algérienne instrumentalise la violence pour éduquer les enfants. Une famille qui génère la violence peut-elle, par la suite, contrer la violence sociale ? Cette question mériterait bien un débat national et une enquête approfondie en Algérie.