Faut-il revoir fondamentalement la mesure de grâce présidentielle mise en application presque automatiquement à l’occasion des fêtes du 1er novembre et du 5 juillet ? Telle est la question que l’on peut légitimement se poser au vu du nombre de plus en plus grand de récidivistes.
Selon l’édition de ce samedi du quotidien arabophone El Khabar, qui s’appuie sur des rapports des services sécuritaires et des autorités judiciaires, près d’une cinquantaine dé détenus, âgés entre 18 et 35 ans, ayant bénéficiés de la grâce le 5 juillet dernier, sont retournés en prison. Ils n’ont donc pas tenu plus d’un mois à l’«extérieur».
Selon les mêmes informations, les villes qui ont enregistré le plus grand nombre de récidivistes sont Alger, Oran et Annaba, déjà connues pour avoir un haut taux de délinquance.
Rappelons que la dernière grâce présidentielle a touché pas moins de 5 000 détenus. De plus en plus de citoyens de plaignent de cette clémence, synonyme souvent de la recrudescence du banditisme durant les jours qui suivent la libération de ces prisonniers.
Les récidivistes sont impliqués dans ces cas de port d’arme, de viol, d’agression ou de commerce de drogue. En général, ils sont arrêtés pour les mêmes motifs que lors de leurs précédentes peines. Selon le journal El Khabar, les mis en cause affirment à chaque fois, devant les procureurs et les juges, que l’absence d’emploi fait qu’ils récidivent à chaque fois.
Le débat sur la pertinence de la grâce présidentielle dure depuis plusieurs années. Les responsables savent bien que ces mesures ne sont généralement pas efficaces. Les grâces, souvent faites pour alléger la population carcérale, sont en tout cas plus que jamais contestées par bon nombre de citoyens.
Elyas Nour