Un véritable climat d’insécurité règne, ces derniers temps, dans les foyers algériens. De plus en plus d’Algériens redoutent d’être la cible de criminels ou de délinquants. Cette frayeur n’est certainement pas sans raison puisque aucun jour ne passe sans que les médias ne rapportent des crimes horribles souvent commis pour des raisons futiles. Le dernier bilan de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) révèle que 555 « affaires de criminalité » sont commis chaque jour en Algérie.
Les derniers chiffres communiqués par la DGSN ont de quoi glacer le sang. 17 724 « affaires de criminalité » (une dénomination qui comprend les atteintes aux personnes, aux biens et à la chose publique) ont été enregistrés durant le mois d’août, avec une moyenne de 555 par jour et 14 018 personnes arrêtées pour différents délits à travers le territoire national. Selon les chiffres de la DGSN, les homicides volontaires (crimes et agressions) arrivent à la tête des délits les plus répandus. Quelque 8 002 crimes, dont 5 904 affaires résolues, ont été perpétrés au cours du mois d’août.
Rien que ces deux dernières semaines, plusieurs crimes ont suscité l’émoi de la population algérienne. Le quartier calme de Telemly au centre d’Alger a été secoué par un effroyable drame. Une femme et ses deux filles, âgées respectivement de 8 et de 2 ans, ont été égorgées par la seconde épouse du mari et qui a avoué avoir commis son meurtre par vengeance. Le centre-ville d’Oran a lui aussi été secoué par un crime d’une rare violence. Pour maquiller un meurtre, un criminel n’a pas trouvé un meilleur moyen que de provoquer un incendie qui a coûté la vie à trois personnes dont un homme de 32 ans, une femme de 58 ans et un bébé d’un an et demi.
Le crime, révélateur d’un mal-être profond
La fréquence alarmante des crimes et des agressions durant les derniers mois en Algérie interpelle plus d’un spécialiste. Salima Laloui, psychologue clinicienne, explique cela par la nature impulsive et colérique de l’Algérien qui se met en rogne à la moindre provocation. « Plusieurs délits ont pour motif des raisons insignifiantes et pourtant des drames sont survenus en raison de l’incapacité des individus à contrôler leur colère », explique-t-elle. La spécialiste ajoute que plusieurs facteurs sociaux peuvent également expliquer cette poussée vertigineuse de violence, à savoir l’implosion de la famille, la crise de logement, le chômage, la drogue et la délinquance.