7 heures dans un train : l’enfer des passagers de la ligne Béjaia-Alger

Redaction

Ce fut sans doute les 7 heures les plus longues de la vie des passagers du train reliant Béjaia à Alger. Ils se sont retrouvés bloqués dans leur train pendant presque une journée car les voies ferrées étaient bloqués par les habitants d’un village proche de Beni Mansour.

Ces passagers ne pensaient pas qu’ils mettraient autant de temps à rejoindre la Capitale. Durant le trajet Béjaia – Alger, un train de la SNTF transportant environ 80 personnes a dû s’arrêter en voie, alors qu’il était à 1 km de la Gare de Beni-Mansour. La raison ? Des villageois de la région avaient entravé le passage du train en signe de protestation. D’après des témoins, présents dans le train, ces derniers avaient décidé de manifester, car ils rencontreraient des problèmes d’électricité et de gaz dans leur village.

Ce mouvement de protestation a contraint le train à rester sur place, ne pouvant ni avancer, ni faire marche arrière vers la gare précédente, malgré les supplications des passagers.  Ils se sont retrouvés donc retrouvés coincés pendant presque 7 heures dans leur train, dans la campagne algérienne, au milieu de nul part. Parmi eux, des enfants et des personnes âgées ont eu du mal à supporter le froid et la faim, pendant toutes ces heures.  L’un des passagers parle même de « prise d’otages ».

« On pensait qu’il s’agissait d’un simple arrêt d’aiguillage, mais après 20 minutes, 30, puis 60 minutes, on était allé demandé au conducteur ce qu’il se passait », explique un voyageur. Si les passagers n’avaient pas questionné les employés de la SNTF, ils n’auraient par obtenu la moindre information de la part de la société de transports, nous ont affirmé les passagers du train . « On nous a interdit de sortir et d’ouvrir les portes. Le réseau mobile était quasi inexistant, on ne pouvait pas contacter nos proches », raconte l’un des voyageurs. Et d’ajouter, « nous avons demandé de faire marche arrière, jusqu’à la prochaine ville, où nous pourrions trouver des commerces pour se restaurer, et d’autres moyens de transports. Mais on nous a dit que c’était impossible. »

La situation est devenue très tendue dans les wagons du train, « ça a failli dégénéré, certains passagers ont menacé le conducteur. Il a failli être lynché », raconte l’un des passagers. La colère des voyageurs est très vite montée non seulement à cause de l’incident, mais aussi à cause due l’immobilisme de la direction et du manque d’information.

C’est finalement à 15 H 50 que le train a pu faire marche arrière vers Béjaia, mais à 16 H 30 le train était toujours en arrêt à la gare précédant Beni Mansour. Certains ont donc pris la décision de rejoindre Alger par bus, alors que d’autres passagers patientaient encore à la gare.

Nous avons tenté de contacter la direction de la SNTF, mais nous ne sommes pas parvenus à les joindre. La direction n’a pas non plus répondu aux interrogations des passagers, qui n’ont cessé de l’appeler pour comprendre ce qui se passait.

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