AADL : des immeubles de 15 étages sans ascenseurs !

Redaction

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Les citoyens payent les charges d’entretien des ascenseurs qui ne sont pas finalement réparés quand il y a une panne. C’est le constat fait par les nombreux habitants des cités AADL (Agence de l’amélioration et de développement du logement), alors que dans les mensualités qu’ils payent, une partie de l’argent est destinée à l’entretien et réparation des ascenseurs.

Dans certaines cités AADL – ils sont 25 000 logements à Alger sous cette formule – des immeubles d’au moins 15 étages n’ont plus d’ascenseurs fonctionnels. Ce qui a contraint plusieurs personnes à ne sortir que rarement, pour ceux qui peuvent se le permettre, et à d’autres de souffrir le martyr en empruntant des milliers de marches quotidiennement. Certains ont même été obligés de déménager.

Selon l’agence de presse gouvernementale, APS, un ingénieur spécialisé dans la maintenance des ascenseurs, a indiqué, sous couvert d’anonymat, que «les ascenseurs installés dans la plupart des immeubles ne sont pas fabriqués par les groupes reconnus mondialement». Selon lui, l’AADL a opté pour des constructeurs à «bas coût» au détriment de la qualité. Dans la même foulée, celui-ci a même ajouté que l’Agence a utilisé de vieux équipements. Ce que, bien évidemment, réfute la direction de l’AADL qui met cette situation sur le dos, d’un côté, de l’ «incompétence» des employés, et de l’autre, de l’ «incivisme» des habitants.

«L’année dernière seulement, l’agence a congédié 14 gardiens dont la majorité a refusé de quitter les habitations qui leur ont été attribuées en contrepartie de l’entretien de l’immeuble. Par ailleurs, la filiale Gest Imo, chargé de l’entretien des logements AADL, compte pour remédier aux pannes sur un petit groupe composés de quelques ingénieurs et techniciens n’ayant pas de formation dans le domaine des ascenseurs», a déclaré le directeur général de l’Agence, Elias Benidir.

Celui estime qu’il « est inconcevable de faire transporter des matériaux de construction dans les ascenseurs conçus initialement pour le transport de personnes puis venir, par la suite, annoncer une panne ». Se montrant menaçant, le premier responsable de l’AADL a fait savoir qu’il «ne prendra plus en charge la réparation d’ascenseurs tombés en panne plus d’une fois».

Pour leur part, les habitants refusent de payer un service qui ne leur profite pas. «Il est de notre droit de refuser de payer les charges mensuelles si nous ne bénéficions pas des prestations énoncées dans le cahier des charges. L’agence nous oblige à payer les charges et les mensualités du logement, alors que les ascenseurs ne fonctionnent pas», a déclaré un résidant d’une cité ADDL.

E.W.