«Le nombre de morts continuera à augmenter, si l’État ne met pas en place une politique basée sur l’action», se sont là les conclusions du commissaire divisionnaire de la DGSN, Ahmed Naït El Hocine qui est intervenu, lundi sur les ondes de la radio nationale, pour commenter cette véritable guerre civile qui se déroule sur nos routes.
L’intervenant a exprimé avec un certain émoi, l’impuissance de son département à ramener à la baisse le nombre de victimes, malgré tous les efforts consentis pour endiguer ce phénomène qui risque cette année de dépasser la moyenne annuelle de 4 000 morts.
Il a également indiqué que ces catastrophes auxquelles assistent les Algériens tous les jours sont à 90% causées par les conducteurs, donc imputables à une certaine culture de mépris des règles de comportement sur les routes.
Par ailleurs, le représentant de la DGSN révèle que la multiplication de l’usage des deux-roues, particulièrement en milieu urbain, est à l’origine de 17% du total des accidents enregistrés. Naït El Hocine a également relevé des anomalies dans le système de formation des candidats à la conduite. Les auto-écoles ont, selon lui, une part de responsabilité dans ces drames.
Rappelons à ce propos que le président de la fédération des d’auto-écoles a plusieurs fois réagi pour défendre sa corporation, affirmant que les moyens mis à la disposition des professionnels sont insuffisants pour garantir une formation dans les règles de l’art. Il ajoute également qu’il n’existe plus d’une dizaine de circuits pour les 540 auto-écoles exerçant dans la seule wilaya d’Alger.
On constate néanmoins des irrégularités flagrantes dans les processus d’apprentissage, on peut toucher à ce titre, l’exemple de ces écoles de conduite qui dispensent des cours d’apprentissage dans des circuits fermés, improvisés, ne garantissant nullement aux candidats une initiation aux rudiments de la conduite, s’inscrivant définitivement dans une démarche motivée par l’appât du gain.
Pour remédier à cette situation calamiteuse, M. Naït El Hocine opte pour une politique de sécurité routière «réfléchie» s’appuyant sur un organisme d’action doté de mécanismes efficaces permettant de diminuer sensiblement le nombre des victimes. Entre autres mesures, il préconise la totale révision du dispositif régissant la circulation automobile.
Quel que soit le constat, il est incontestable que notre pays assiste à un phénomène d’une gravité alarmante, le nombre de victimes sur nos routes s’apparente à un bilan de guerre. Au- delà des mesures techniques visant à établir des mécanismes de répression, il est vital d’inculquer la culture de la prudence routière aux écoliers pour qu’elle devienne un réflexe naturel. Il faut également solliciter les consciences pour rappeler qu’un véhicule, quelle que soit sa nature, peut devenir un instrument de mort.
Massinissa Mansour